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Affaires culturelles

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Le Baccalauréat est et doit rester le premier diplôme national d’accès à l’enseignement supérieur

Réforme du Baccalauréat -

Par / 3 octobre 2018

Débat interactif sur la réforme du Baccalauréat

Pierre Ouzoulias : "Madame la présidente, madame la présidente de la commission, monsieur le ministre, malgré les réformes législatives récentes, le premier cycle de l’enseignement supérieur demeure ouvert à tous les titulaires du baccalauréat, qui en constitue toujours le premier diplôme.

Si l’on ne se contente pas du bilan désespérément comptable et lénifiant donné à propos de Parcoursup par la ministre de l’enseignement supérieur et que l’on tente une analyse qualitative, à laquelle il sera essentiel que votre ministère participe, monsieur le ministre, il faut entendre les demandes des candidats et des candidates, qui souhaitent que les résultats du baccalauréat soient mieux valorisés dans ce dispositif nouveau.

Le diplôme du baccalauréat conserve l’avantage d’être national et anonyme, c’est-à-dire de donner les mêmes droits à tous les candidats, quel que soit leur lycée d’origine et indépendamment des facilités procurées par leur milieu social.

La ministre en charge de l’enseignement supérieur semble avoir entendu cette requête, puisqu’elle a récemment déclaré étudier une réforme de Parcoursup pour rendre les dossiers plus anonymes.

Néanmoins, dans le même temps, Mme Vidal a annoncé, sans doute à l’issue d’une concertation interministérielle intense, que le calendrier de Parcoursup serait considérablement resserré, pour que les inscriptions administratives soient réalisées avant la fin du mois de juillet. Cela rend matériellement très difficile l’intégration de tous les résultats du baccalauréat, sauf à réduire drastiquement le temps d’examen des dossiers par les établissements de l’enseignement supérieur. Cette réforme du calendrier de Parcoursup est peu compatible avec votre volonté de maintenir le statut du baccalauréat, monsieur le ministre.

Au-delà de cette divergence ministérielle sur le calendrier, je veux vous interroger sur le rôle pédagogique et légal que le Gouvernement veut donner à ce diplôme pour clore le cycle des études secondaires et ouvrir celui des études supérieures."

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale : "Monsieur Ouzoulias, votre question est très importante. Avant de répondre à sa première partie, je commencerai par évoquer le socle sur lequel nous pouvons nous accorder.
Nous pouvons dégager un consensus en France, me semble-t-il, sur l’idée que ce nouveau baccalauréat est le véritable point de départ vers l’enseignement supérieur. C’est ainsi qu’il a été conçu, et nous le confirmons clairement dans ce rôle.

Vous le savez, la question est débattue de longue date, et nous aurions pu la trancher dans un sens différent. Or nous avons choisi de donner au baccalauréat beaucoup plus de sens, à un moment où l’on pouvait considérer que ce dernier s’était quelque peu effiloché, l’exercice étant devenu assez formel. Le taux d’échec observé dans les premiers cycles de l’enseignement supérieur pouvait être inquiétant de ce point de vue. Il s’agit donc de faire désormais du baccalauréat un véritable tremplin pour la réussite dans l’enseignement supérieur.

L’une des conséquences de ce choix, c’est que les notes obtenues au baccalauréat compteront pour la suite du parcours. C’est particulièrement vrai du contrôle continu, donc de notes attribuées très en amont des dossiers établis pour Parcoursup, mais aussi de l’évaluation des disciplines de spécialité, que nous voulons placer le plus tôt possible dans l’année scolaire, sans pour autant que ce soit trop tôt ; l’hypothèse sur laquelle nous travaillons pour 2021 est la fin des vacances de printemps, ce qui, quelles que soient les dates de ces dernières, et même si la procédure de Parcoursup s’achève à la fin du mois de juillet, laisserait un délai suffisant pour prendre en compte les notes en question.

La réforme constitue donc incontestablement une avancée, y compris au regard des critères que vous posez vous-même, monsieur le sénateur. Voilà ce que je puis vous répondre pour l’essentiel. Pour le reste, je suis évidemment en désaccord avec les propos que vous avez tenus sur Parcoursup, qui marque un indéniable progrès et dont l’on voit bien la cohérence avec la réforme du baccalauréat que je suis en train de vous présenter."

Mme la présidente. La parole est à M. Pierre Ouzoulias, pour la réplique.
M. Pierre Ouzoulias : "Monsieur le ministère, sachant que vous êtes un défenseur des langues anciennes, j’ai envie de vous dire : Festina lente ! Hâtez-vous lentement…

Il est tout à fait dommage que cette réforme du baccalauréat n’ait pas été engagée de façon complémentaire de celle qui a abouti à Parcoursup. L’on aborde les dossiers les uns après les autres de manière complètement éclatée, puis l’on cherche à rabouter les différents textes. Avec une telle méthode, on obtient un ensemble qui n’est absolument pas cohérent !

Nous avons besoin d’une vision globale. Je pense que, lors du lancement de Parcoursup, nous aurions pu prendre le temps d’une discussion plus approfondie sur le baccalauréat."

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