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Les débats

Le Sport pour Tous

Par / 27 novembre 2013

Le sport pour tous est un enjeu majeur de démocratie et d’égalité des chances. L’accès de toutes et tous au sport doit être considéré comme un droit élémentaire. Cela se traduit évidemment par une intervention publique forte qui garantirait ce droit. Or, toutes volontés de réduire les dépenses publiques ne permettront plus aux Collectivités Territoriales d’assurer équitablement ce dernier. Le financement reposera davantage sur les familles et les usagers. Les inégalités se creuseront encore plus. La bataille du budget est une priorité si l’on veut répondre aux besoins de la population et aux nouvelles aspirations permettant à toutes et tous, l’accès à la pratique de son choix et de progresser à son meilleur niveau.
Le budget de ce ministère progresse de 14%. Mais la réjouissance est à minimiser puisque les crédits consacrés au sport fléchissent de 2,8%, représentant 0,14% des crédits de l’Etat. Que dire également de la fragilité du soutien au sport pour tous, dont la ligne budgétaire connaît une diminution de 51,7% ! La principale difficulté de ce budget réside dans la continuité des politiques antérieures de rationalisation des moyens, autrement dit de réductions et de précarisation globale. Pour rappel, la dépense sportive totalise pour notre pays 37,1 milliards d’euros, dont 17,6 milliards pris en charge par les familles et 10,2 milliards par les communes mais seulement 5,3 millions pour l’Etat… A nouveau, c’est une France du Sport à deux vitesses qui se met en place entre les communes disposant de moyens ou d’équipements qui tenteront d’avoir une politique sportive pour tous et de l’autre, des municipalités qui devront composer avec des bouts de ficelle sans stade, sans piscine, sans éducateurs…
L’Etat doit réserver la totalité du budget du CNDS (Centre National du développement du Sport) au sport amateur, au sport pour tous et non aux grands équipements professionnels.
Nous ne pouvons pas non plus passer sous silence les contrecoups de la récente réforme de l’Ecole visant à répondre au défi de la réussite pour tous dont les enseignants d’EPS se sentent exclus.
En effet, ils s’inquiètent pour l’avenir de leur discipline, déjà mise à mal par « le socle commun » de la loi Fillon sur l’Education, dans lequel elle n’était considérée que comme préparatoire ou complémentaire aux autres matières dites fondamentales.
De plus, la mise en place de ce projet s’est traduit par l’exigence de voir les Collectivités Locales prendre en charge la formation physique, renforçant de fait les inégalités sur le territoire.
Aujourd’hui il existe une confusion entre l’EPS obligatoire, mise en difficulté par la réforme des rythmes scolaires et l’appétit des associations pour développer l’offre d’activités périscolaires sportives à l’école. Le risque est imminent de voir l’EPS reléguée hors du cadre scolaire sans les enseignants, voire sans les éducateurs territoriaux diplômés. Il est absolument nécessaire de s’interroger directement sur la place et la fonction de l’EPS dans l’enseignement afin de favoriser la réussite de tous les élèves.
Il semble indispensable de réaffirmer la prépondérance de l’apprentissage des activités physiques puisqu’elles participent comme les autres matières, au développement et à l’équilibre des Jeunes dans le champ scolaire. Il est impératif de lui redonner une place valorisée au sein du système éducatif, sous la forme par exemple, d’une augmentation des horaires, ou une extension des dispositifs comme les sections sportives, les options, …
Dès maintenant, nous voyons 5 points essentiels à mettre en débat dans la construction de la future politique sportive : tout d’abord, permettre des conditions d’élaboration démocratique de celle-ci, ensuite populariser toutes les pratiques en sortant du système de l’argent roi. Il faudrait également, accélérer l’équipement du territoire en infrastructures, tout en développant l’éducation physique dans le temps scolaire dès le plus jeune âge, en garantissant une formation adaptée aux enseignants, et enfin apporter un soutien à la vie associative et au bénévolat.
Ce n’est qu’avec une mobilisation forte de la population sur les enjeux du sport que nous pourrons défendre ce droit essentiel à l’émancipation humaine.
Comme le disait le célèbre Pierre de Coubertin, « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. »

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