C’est un billet triste que j’écris cette semaine. En effet, il ne paraîtra pas dans les colonnes de Liberté-hebdo, comme c’était le cas depuis 2013…

Notre petit et grand journal est contraint pour des raisons économiques de cesser sa parution. C’est une couleur de l’arc-en-ciel des idées qui quitte le ciel de notre région. Cette même semaine, les journalistes du JDD sont en action contre l’arrivée à leur direction d’un journaliste zemmourien, un certain Geoffroy Lejeune, viré il y a quelques temps du journal « Valeurs actuelles », leurs « valeurs » ne sont pas les nôtres.

Les petits journaux souffrent, a fortiori les journaux d’opinion. Le rouleau compresseur libéral s’est emparé de la quasi-totalité de la presse écrite, audiovisuelle et numérique aujourd’hui. Sur la période 2010-2019, le nombre de journaux et magazines payants diminue de 5,5 %.

Le contexte actuel de bouleversement du modèle économique induit la nécessité de disposer d’importantes possibilités d’investissement et favorise la prise de contrôle par des capitaines d’industrie solides. LVMH ou le groupe Crédit Mutuel-Alliance fédérale présentent leurs investissements dans les médias comme une volonté de leur venir en aide quand ils sont menacés.

Dans ce contexte de concentration, les médias sont sujets à une méfiance grandissante de la population. Les milieux patronaux et financiers se sont toujours intéressés à la presse mais aussi et surtout à l’information qu’elle véhicule, à l’image de Jean Prouvost en son temps, l’héritier de la Lainière de Roubaix.

Enfin et surtout, la dérégulation de l’économie et la libéralisation des mouvements de capitaux ont participé à la redistribution des cartes dans l’industrie des médias et des télécommunications au niveau mondial.

Soyons tous et toutes plus que jamais vigilants !