Allons-nous abandonner la République d’Artsakh ?
Par Pierre Ouzoulias / 13 février 2023Pendant la guerre de quarante jours de l’Azerbaïdjan contre la petite République d’Artsakh, puis de nouveau en septembre 2022, l’armée azérie s’est livrée à des exactions contre des militaires mais aussi contre des civils.
Que fera la France pour faire reconnaître ces crimes de guerre par les instances internationales ?
Depuis deux mois, en raison d’un blocus de la république d’Artsakh, 120 000 Arméniens sont privés de tout et n’ont le choix qu’entre fuir ou périr. La France et l’Europe ont des moyens de pression contre l’Azerbaïdjan. Pourquoi ne les utilisent-elles pas ?
En 1939, la France a abandonné à la Turquie le sandjak d’Alexandrette, condamnant à l’exil 550 000 Arméniens.
Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux . - Lors de l’offensive azerbaïdjanaise de septembre 2022, la France a immédiatement dénoncé la violation de l’intégrité territoriale de l’Arménie. Elle a dit que les crimes de guerre devaient être jugés et leurs auteurs punis. La lutte contre l’impunité est essentielle à la paix.
La réunion organisée par le Président de la République à Prague le 6 octobre 2022, en présence de Nikol Pachinian, Ilham Aliyev et Charles Michel, a permis l’envoi d’une mission européenne de deux mois, qui a contribué à faire baisser la tension sur le terrain. Les 27 ont décidé, le 23 janvier, d’une nouvelle mission en territoire arménien, pour deux ans cette fois-ci, à laquelle la France contribuera.
La diplomatie française est mobilisée au plus haut niveau. La semaine dernière encore, le Président de la République échangeait avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais.
La France n’importe pas de gaz azerbaïdjanais et soutient les efforts de la Commission européenne de réduction de notre dépendance au gaz russe. Notre position est constante : les efforts européens en faveur de la souveraineté énergétique ne doivent en aucun cas se faire au détriment de nos principes.
M. Pierre Ouzoulias. - J’aurais aimé que la France reconnaisse la violation de l’intégrité territoriale de l’Arménie mais aussi de la République d’Artsakh, qu’il faut reconnaître, pour sauver ses 120 000 Arméniens. Or vous n’avez rien dit sur son blocage. Il faut agir maintenant. (Mme Brigitte Devesa applaudit.)