Groupe Communiste, Républicain, Citoyen, Écologiste - Kanaky

Activité des sénateurs

Gagnons le pari du train

Par / 7 décembre 2022

Le groupe CRCE dépose une proposition de résolution pour développer le ferroviaire. On attend des précisions, on attend des financements, et on attend aussi des garanties pour que le transport soit public et desserve les territoires afin d’assurer le droit à la mobilité. Agir pour le ferroviaire, c’est voter cette proposition.

Cette Proposition de résolution vise à donner tort au dicton : « la seule façon d’être sûr de prendre un train, c’est de manquer le précédent ». Car la mobilité est un droit universel, qui devrait être accessible à toutes et tous.
C’est écrit dans l’exposé des motifs, “se déplacer, c’est pouvoir aller étudier, travailler, faire vivre des relations sociales, amicales, familiales, c’est accéder aux soins, c’est pouvoir partir en vacances”.

Mais ce droit à la mobilité est mis à mal : d’un côté il faudrait mieux se déplacer, en réduisant la consommation d’énergie fossile. C’est le moins qu’on puisse faire quand on voit les ravages de la pollution sur notre santé, sur notre environnement. De l’autre côté, on ne trouve pas suffisamment d’alternatives efficaces à la voiture, et le transport public en devient un moyen de transport par défaut, alors qu’il devrait être un choix consenti, permettez-moi ce pléonasme.

J’en veux pour exemple la situation catastrophique dans les transports d’Île-de-France. L’attente des bus, les suppressions et retards de RER, de métro, sans parler des suppressions de postes et de la criminalisation des syndicats de cheminots, depuis des années maintenant. D’abord pénible, la situation est vite devenue insupportable.

Nos collègues élus à la Région, du groupe de « Gauche communiste écologiste et citoyenne », ont initié « Stop la galère » et lancé une pétition pour demander des moyens et refuser la hausse du prix du passe Navigo. Ce matin, il y avait de nombreux élus et citoyens rassemblés en ce sens devant le conseil régional. Et à raison : le service est dégradé, rétrogradé même, avec un entassement des passagers qui vont désormais devoir payer, on le sait depuis hier soir, presque 10€ supplémentaires pour cette expérience scandaleuse...Et ce malgré l’annonce des 200 millions du ministre Beaune. Le seul changement, c’est donc 10 euros supplémentaires à la place de 15 euros.

Oui, le prix est excessivement cher, et il faudrait se considérer privilégiés ? Comment être privilégiés quand les lignes sont surchargées, avec des fréquences réduites et aléatoires, et du matériel roulant vieillissant ? Et bien ailleurs, il n’y a plus de service. En un siècle, la moitié du réseau ferré français a fermé. Les gares sont devenues des reliques, parfois transformées à d’autres fins, parfois abandonnées, contribuant au sentiment d’oubli de certains de nos concitoyens vivant dans la ruralité.
Le transport de marchandises en pâtit aussi, et ne représente que 9% du secteur, face à 89% pour le transport routier, plus coûteux pour l’environnement. Vous reconnaîtrez d’ailleurs mon engagement pour le maintien du train des primeurs entre Perpignan et Rungis !

Le transport ferroviaire n’est au niveau nulle part.
Nous avons tous entendu les engagements pour rattraper le retard de la France, notamment par rapport à nos voisins allemands. Les engagements pris dans le contrat de performance, d’abord, avec la part du ferroviaire qui doit doubler d’ici 2030.

Les engagements du gouvernement sur les trains de nuit, et c’est vrai, il y a quelques lignes qui rouvrent. Pour l’instant, elles sont encore en nombre insuffisant, et loin des performances attendues pour un pays comme le nôtre, qui a les moyens d’avoir de belles autoroutes privées, et qui pourrait en retour avoir des transports publics de qualité.
Enfin il y a l’engagement du président de développer dix lignes de réseau express régional, de RER en métropoles. On attend des précisions, on attend des financements, et on attend aussi des garanties pour que le transport soit public et desserve les territoires afin d’assurer le droit à la mobilité, et non pas pour apporter sur un plateau un nouveau secteur lucratif aux prophètes de la privatisation des transports.

Dans tout cela, il y aura deux catégories de responsables politiques : ceux qui parlent des transports, et c’est incontournable d’en parler pour faire connaître cette situation lamentable, et ceux qui agissent. Maintenant il faut agir.

Cette proposition de résolution fait un pas vers la transition des mobilités.
Et agir, c’est la voter.

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