Les dommages collatéraux de la réforme des retraites
Par Michelle Gréaume / 7 mars 2023Votre gouvernement vient de briser le plafond de verre, monsieur le ministre. Vous avez oublié que vous n’avez pas été élu en majorité pour votre programme, vous avez oublié que vous avez bénéficié en partie du report républicain. Ce n’est pas la même chose !
Malgré tout, vous n’écoutez pas le peuple qui crie haut et fort qu’il ne veut pas de cette réforme.
Et vous, mes chers collègues de la majorité sénatoriale, expliquez donc aux salariés pourquoi vous n’avez pas voulu voter les différentes propositions de financement que nous vous avons soumises !
Elle est belle, la démocratie ! (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Même le référendum a été refusé ! Pour vous, la seule solution est de reculer l’âge de départ à la retraite.
Vous estimez que des efforts doivent être faits. Mais pourquoi seraient-ils consentis uniquement par les salariés ? Pourquoi ne pas associer le grand patronat ou les plus aisés ?
Est-ce ainsi que vous remerciez ceux qui produisent et qui font tourner l’économie de notre pays ?
Selon le journal Le Monde, des enquêtes réalisées par la direction ministérielle et qui ont été présentées au Conseil d’orientation des retraites (COR) en janvier 2022 confirment les dommages collatéraux qu’entraînera cette réforme.
Le décalage de l’âge de 62 à 64 ans se traduira par une hausse de 84 000 bénéficiaires des allocations chômage, dont 60 000 âgés de 62 et 63 ans.
On observera de plus un basculement vers les minima sociaux, à raison de 30 000 bénéficiaires supplémentaires du revenu de solidarité active (RSA) et de 30 000 bénéficiaires supplémentaires de l’allocation de solidarité spécifique, réservée aux personnes ayant épuisé leurs droits au chômage.
Telle est la réforme que vous proposez, une réforme qui appauvrira la France. Retirez cette réforme, monsieur le ministre, car croyez-moi, le conflit social va se durcir !