Monsieur le Préfet,
Je souhaite attirer votre attention sur le projet d’ouverture dominicale du Centre Commercial Belle Epine prévu à partir du 17 janvier.
Même à titre provisoire, cette ouverture régulière 7 jours sur 7 serait grave de conséquences, tant pour les salariés que pour le précédent ainsi créé dans notre département.
Je partage les craintes de flexibilité accrue exprimées par les salariés, qui, se mobilisent avec leurs organisations syndicales ; CFTC, CGT, SCS et SUD, et se prononcent contre cette ouverture régulière le dimanche.
De plus, la consultation des commerçants eux-mêmes, le mode de prise en compte de leurs voix semble discutable. En effet, c’est en fonction de la surface des boutiques que les votes auraient été comptabilisés ; 3 enseignes comportant des magasins de très grandes surfaces ont appuyé cette demande d’ouverture dominicale, contre l’avis d’une majorité en nombre des commerçants du centre commercial. Or, l’attractivité de Belle Epine doit beaucoup aussi à la présence et à la diversité d’enseignes de petits et moyens commerces qui, très majoritairement, refusent cette ouverture. Leur avis doit être entendu.
Au Sénat, lors de la discussion de la loi « Maillé », « dérogations au principe du repos dominical dans les communes, zones touristiques, thermales et grandes agglomérations » ou de la loi de « modernisation de l’économie », j’ai eu l’occasion de m’exprimer contre ces facilitations d’ouverture dominicale, qui tendaient à légaliser des pratiques hors la loi de certaines enseignes qui ouvraient déjà le dimanche.
Selon moi, le Centre Commercial Belle Epine n’est ni une « zone de consommation exceptionnelle », ni une zone touristique, qui pourraient justifier, au regard de la loi, une ouverture légale de ce centre le dimanche.
En outre, les conséquences d’une ouverture dominicale me semble poser bien des problèmes ; je doute de l’intérêt économique – étant donné la situation financière de nos concitoyens en ce moment – cette ouverture dominicale ne représenterait pas un chiffre d’affaire plus important, mais un étalement de la consommation des clients de ce centre.
Cette situation aboutira à une pression plus forte sur les salariés pour qu’ils soient « volontaires » le dimanche. Des pressions existent déjà.
Enfin, de nombreux salariés du commerce sont des parents isolés à bas revenu, quel impact aurait le travail le dimanche, imposé de fait, sur leur vie de famille, les frais engendrés pour la garde des enfants … Je considère, par ailleurs, que le repos, le même jour, et pour tous, est un moyen d’entretenir le lien social indispensable à la cohésion de nos villes et de nos quartiers, par l’engagement associatif, culturel, par le repos en famille et par toutes les activités hors travail auxquelles chacun doit avoir droit.
Pour ces raisons, je vous demande, Monsieur le Préfet, de ne pas autoriser l’ouverture dominicale régulière du centre Belle Epine et de veiller au bon respect du droit des salariés de ce centre, notamment sur le strict respect du volontariat, et ce, sans contrainte.

Suite à la manifestation et aux interventions des organisations présentes, le Préfet n’a pas autorisé l’ouverture le Dimanche, cette lutte paye mais la vigilance reste de mise