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Dans le département

Subvention accordée à l’Institut Méditerranéen de l’Eau

Par / 19 mai 2003

Intervention de Robert Bret au Conseil municipal

Monsieur le Maire,
Chers Collègues,

Cette délibération nous propose d’attribuer à l’Institut Méditerranéen de l’Eau (IME), une subvention de fonctionnement de 60 000 euros pour l’année 2003.
Bien, avec mes amis du Groupe Communiste et Partenaires, nous sommes d’accord pour la voter.

Mais nous aimerions aussi être mieux informés et associés au fonctionnement et aux actions de cet Institut. Nous pensons qu’il y a là un véritable déficit démocratique. Notre responsabilité ne saurait pourtant se limiter à accorder des subventions.

En effet, l’eau représente un enjeu des plus importants notamment pour les rives Sud et est de la Méditerranée.
Patrimoine commun de l’Humanité, l’eau est, au même titre que l’air, indispensable à la vie.

Plus d’un milliard d’individus sur la planète n’a pas accès à l’eau potable, plusieurs millions de personnes meurent chaque année de maladies causées par la mauvaise qualité de l’eau, et le partage de la ressource en eau est facteur de tensions et de conflits, voire de guerres.
La Banque Mondiale, que nous avons accueillie à Marseille, dit elle-même : « l’eau sera l’objet des guerres du XXIème siècle ».

Notre pays a la chance de posséder des réserves confortables, quoique inégalement réparties, mais cela ne le dispense ni d’une gestion économe, ni d’un effort de réduction des pollutions et de traitement des eaux usées.

En Provence et à Marseille, nous n’avons pas de difficultés d’approvisionnement en eau. Un bien-être que nous devons à la clairvoyance et à la ténacité de nos anciens, mais aussi aux dispositifs déployés, au fil du temps, pour gérer la ressource. C’est-à-dire rationnellement.

Cette chance qu’il faut apprécier nous fait devoir. Devoir de responsabilité vis-à-vis des générations futures et devoir de solidarité à l’égard de nos voisins.
Nous connaissons les missions depuis plus de dix ans menées par la Société des Eaux de Marseille dans de nombreux pays, je pense particulièrement au Maroc, en Mauritanie ou encore en Algérie, au moment des inondations qui ont ravagé la Médina d’Alger.

De son côté, la Communauté internationale a commencé à s’inquiéter des premiers signes de futures pénuries d’eau à l’échelle mondiale et, à partir des années 1990, se sont successivement mis en place le Conseil Mondial de l’Eau (1994), le Partenariat Global de l’Eau (1996) puis, la Commission Mondiale pour l’Eau (1998).

Ces trois agences sont soutenues par la Banque Mondiale.
Elles ont présenté leur vision mondiale de l’eau dans le cadre du Forum Mondial sur l’eau qui s’est tenu à La Haye en 2000.

Le constat de la raréfaction des ressources en eau a été considéré comme justifiant la mise en place de la privatisation de l’ensemble de la chaîne de l’eau. Pour l’État-major mondial de l’eau, il est nécessaire que cette ressource naturelle soit traitée comme un bien économique, au prétexte que c’est la seule manière de lutter efficacement contre sa pénurie et l’augmentation de son prix.

Autrement dit, exporter et commercialiser l’eau selon les règles du libre commerce et dans le cadre de la libre concurrence au plan mondial permettraient d’éliminer les conflits.

Parmi les différentes formes de privatisation des services des eaux, c’est le « modèle français » de gestion déléguée qui est mis en avant. Dans un tel modèle, une relation de long terme se noue entre une collectivité territoriale et un grand groupe opérateur.

Ce miraculeux modèle de gestion associerait la vertu du public et l’efficacité du privé et favoriserait autant l’usager que l’opérateur et le donneur d’ordres.
C’est ce que nous vantent certains à la Communauté Urbaine - soit dit en passant - pour une bonne gestion de nos déchets ménagers !

Dans la pratique, le processus de privatisation des services de l’eau s’est intensifiée, tout au long des années 1990, en France et dans le monde entier.
Les multinationales, Suez et Vivendi (coactionnaires de la Société des Eaux de Marseille) détiennent à elles seules 70% du marché mondial de l’eau. De véritables empires se sont constitués.

Ce mouvement, déjà largement dominant dans tous les pays développés, s’étend aux pays dits du Sud, encouragé par les institutions financières internationales tels que la Banque Mondiale ou le Fonds Monétaire International.
Devant ce constat, Monsieur le Maire, Chers Collègues, on peut se demander si la marchandisation de l’eau va permettre de répondre aux exigences fondamentales et urgentes à satisfaire, liées à cette ressource :

1 - Droit d’accès à une eau de qualité pour tous ;

2 - Gestion durable de la ressource (conservation, dépollution, prévention des pollutions, fiabilité des infrastructures, contrôle des impacts sociaux, environnementaux et sanitaires de l’exploitation des ressources en eau) ;

3 - Affirmation du statut pour l’eau de patrimoine commun de l’Humanité (adoption de finalités d’intérêt collectif, responsabilité des opérateurs et maîtres d’œuvre, transparence des opérations et des passations de contrats, implication et concertation des citoyens).

Monsieur le Maire, Chers Collègues, sommes-nous d’accord avec ces principes et si oui, comment les outils à qui nous versons des fonds publics les mettent-ils en œuvre ?

Sommes-nous sûrs, comme il est précisé dans le rapport, je cite, que : « l’IME permet à la ville de faire valoir son rôle éminent et ses compétences dans le domaine de l’eau et de mettre en exergue sa politique internationale vers la Méditerranée » ?

Face à de tels enjeux, il y a besoin de transparence et de responsabilité. Il en va de la pérennité de notre société si nous ne voulons pas voir demain le terrorisme, les conflits ou les guerres, se développer. Il en va de la garantie des droits fondamentaux au développement et à l’épanouissement humain.

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