Groupe Communiste, Républicain, Citoyen, Écologiste - Kanaky

Dans le département

Il y a trente ans, Louis Maisonnat nous quittait

Hommage -

Par / 4 septembre 2016

C’est avec beaucoup d’émotion que je prends la parole ce matin, émotion parce que je n’ai pas connu personnellement Louis Maisonnat et que je me suis plongée dans son action parlementaire. J’y ai découvert l’homme qu’il était et je me suis aperçue qu’il y a des similitudes entre nous, je dois dire que cela me fait extrêmement plaisir ! Sans l’avoir connu, j’ai repris en tant que parlementaire, un grand nombre de ses combats ; c’est sans doute cela la force des élu-e-s communistes : notre conviction à toujours défendre les mêmes valeurs, les mêmes idées en les adaptant à l’évolution de notre société, dans l’intérêt général et au service du plus grand nombre !

Salarié-e-s, agricultrices, agriculteurs, montagnard-e-s, élu-e-s locaux, services publics, culture, sport, éducation nationale, il était d’ailleurs membre de la commission des affaires culturelles de l’AN, tels étaient ses combats, tels sont ceux aujourd’hui encore des élu-e-s communistes !
Son nom reste bien sûr gravé dans les mémoires de nombreuses et nombreux Isérois, de nos camarades élu-e-s et militant-e-s, tant son action sur la 3ème circonscription est d’une grande richesse, et, d’une étonnante actualité.

Louis Maisonnat fut désigné comme candidat du PCF lors des élections législatives de mars 1967. Il s’agissait alors de la plus vaste circonscription de l’Isère qui s’étendait des frontières de la Drôme et des Hautes Alpes au bassin grenoblois, des vallées de l’Oisans aux montagnes du Trièves, du plateau Matheysin au pays Vizillois.
Il fut alors élu contre le député divers gauche sortant.

A peine avait-il pris ses fonctions à l’Assemblée Nationale comme membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales et dans sa circonscription, que les premiers mouvements sociaux annonçant mai 68 démarraient. Il parcourra au cours de ce premier et bref mandat, le vaste territoire de sa circonscription apportant son aide et son soutien aux salarié-e-s en lutte.
Il sera aussi un de ceux qui, avec ses camarades du groupe communiste, relaiera leurs revendications au Palais Bourbon et témoignera du mouvement social dont trop peu de député-e-s mesuraient l’ampleur, peu soucieux de la contestation sociale qui s’exprimait hors des murs de l’Assemblée... Cela vous rappelle sûrement, comme cela me l’a rappelé, l’action toute récente de nos deux groupes parlementaires lors des débats sur la loi bien mal nommée "loi travail" ! Là aussi, les parlementaires communistes ont été biens seul-e-s à relayer la parole des millions de salarié-e-s, jeunes, retraité-e-s, dans nos deux hémicycles !

Louis portait haut également les questions de la jeunesse, de la démocratisation du sport et de l’aménagement du territoire, en particulier la réalisation de barrages hydrauliques, et en la matière, il faut dire que sur sa circonscription il était bien au fait de ce sujet !

De plus, il n’hésitait pas à pointer les incohérences du gouvernement entre ses déclarations et sa politique dans le cadre de l’organisation des jeux olympiques de Grenoble. Qu’aurait-il dit aujourd’hui sur ceux réalisés au Brésil ?

Après la dissolution de l’assemblée par de Gaulle, la peur du cahot, la crainte du lendemain, les manœuvres politiciennes du PS firent que les élections de juin tournèrent à l’avantage du parti gaulliste de l’époque, l’UDR. C’est ainsi que Louis Maisonnat fut battu aux élections de 1968.

Il sera cependant réélu député en mars 1973 et durant cette législature, il occupera les fonctions de secrétaire de l’Assemblée Nationale et sera membre de la commission des lois.

La multitude de ses interventions, leur diversité, la précision de ses préoccupations témoignent de la profonde connaissance qu’il avait des réalités et des besoins de sa circonscription et de sa proximité, tant avec les acteurs institutionnels qu’avec les habitantes et les habitants, les exploitants agricoles, les salarié-e-s, ou encore les chefs d’entreprise.

Louis Maisonnat s’est révélé un homme chaleureux, empreint d’une profonde humanité, sensible à de nombreux sujets, attentif à tout ce qui permet un développement harmonieux du territoire, la défense des intérêts des femmes et des hommes et à la démocratie dans toutes ses dimensions.

Ses interventions sont nombreuses sur des sujets qui sont aujourd’hui en plein de cœur de l’actualité et qui nous parlent, comme la nécessaire revalorisation de la dotation de fonctionnement des communes au service de la population, le développement des transports urbains, la participation financières de l’état et le refus des transferts de charges, la compression des dépenses publiques de fonctionnement.

Il prônait en 1976 une gestion sociale de la société plutôt qu’une gestion de la crise, autrement dit, il ne défendait pas une politique d’austérité !
Un thème de prédilection : l’agriculture et il se battait alors pour la revalorisation des tarifs laitiers ! Aujourd’hui, c’est André Chassaigne, député communiste, qui défend une autre politique pour nos producteurs laitiers !
Son cheval de bataille, la Montagne. Il s’y est durant tout son mandat particulièrement investi et j’y suis moi-même très sensible, étant membre de l’Association Nationale des élu-e-s de la montagne, alors que nous préparons l’acte II de la loi Montagne, loi à laquelle il a largement contribué. Pour être complète, je rappellerai que Jean Faure, autre parlementaire de l’Isère, en a été rapporteur au sénat.

Louis y défendait la reconnaissance des spécificités de la montagne : agriculture de montagne et sa place dans l’économie nationale, aide à l’élevage ou encore la tenue des engagements du Gouvernement, notamment en matière de transport public, et bien sûr, le maintien de la ligne SNCF entre Grenoble et Veynes....

Il étai aussi un défenseur précoce de l’économie sociale et solidaire et donc des SCOP, œuvrant pour l’implantation d’industries en milieu rural, il dénonçait fermement le budget de la « casse » industrielle et humaine, les suppressions d’emplois dans l’industrie et l’agriculture, l’utilisation des finances publiques pour soutenir les restructurations capitalistes s’appuyant sur les exemples locaux de la vente par Péchiney d’Eurotungstène à un groupe suédois ; il s’appuyait aussi sur les revendications des travailleurs de Merlin-Gérin, ceux de Rhone Poulenc à Pont de Claix, interrogeant le ministre pour que des propositions soient présentées par la direction pour régler le conflit en cours sur la plateforme.

Aujourd’hui sans aucun doute, il soutiendrait les salarié-e-s d’ECOPLA dans leur volonté de reprendre leur entreprise en SCOP !
Et bien sûr nous connaissons toutes et tous sa grande implication pour la défense des mineurs du plateau Matheysin, aux côtés de son suppléant Jean Lozier, alors maire de Susville.

Je ne résiste pas à quelques jours de la mobilisation pour l’abrogation de la loi "Travail" à rappeler la proposition de loi si pertinente qu’il avait déposée, tendant à reconnaitre la compétence de la juridiction prud’homale, que le gouvernement s’attache tant aujourd’hui à faire disparaitre.
Militant du rassemblement des forces de gauche, Louis Maisonnat fut un parlementaire reconnu et respecté par ses pairs, par les camarades de son groupe et par ses électrices et électeurs. De lui, il se disait qu’il était animé de grandes ambitions au service de la population laborieuse, au service de l’humain, non pour lui-même.

Une grande partie de sa vie aura été consacrée à faire vivre ses valeurs et sa circonscription.

Louis Maisonnat achèvera son quatrième mandat le 1er avril 1986 après avoir exercé 14 ans les fonctions de député du peuple.

A l’évocation de ce parcours, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine fierté d’être une parlementaire communiste !

Oui, Louis était un député proche de la masse laborieuse, il connaissait parfaitement la lutte des classes, il portait haut les valeurs qu’il savait si bien défendre en toute occasion, ici en Isère ou bien à Paris au parlement, ce qui ne l’empêchait pas d’être animé par un profond désir d’humanité, de justice, de paix, de fraternité.

En somme, Louis Maisonnat était un député communiste !

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