Affaires culturelles
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
Convention internationale contre le dopage dans le sport
Pour lutter contre le dopage, il faudra mieux encadrer et contrôler les autorisations à usage thérapeutique -
Par Jean-François Voguet / 25 janvier 2007Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, avec la ratification de cette convention internationale contre le dopage dans le sport, nous arrivons au terme d’un long processus. Nous nous félicitons que la France y ait joué un rôle très important.
Depuis des décennies, notre pays a mis en place des procédures antidopage pour tenter d’éradiquer ces pratiques contraires à l’éthique sportive et qui mettent en danger la santé des sportifs. Force est de constater que notre pays a longtemps été isolé, internationalement, dans ce combat.
Dans ce contexte, cette volonté aujourd’hui affichée par l’ensemble des fédérations sportives internationales et de très nombreux pays de respecter les règles édictées par l’Agence mondiale antidopage constitue une avancée importante, que nous saluons.
Pour donner force de loi à ces dispositifs réglementaires au sein du mouvement sportif, il fallait une convention internationale qui engage les États dans la mise en oeuvre des lois nécessaires à l’application du code antidopage. C’est maintenant chose faite, et nous nous en félicitons.
À cette occasion, qu’il me soit permis de rendre hommage à votre prédécesseur, monsieur le ministre, mon amie Marie-George Buffet. Comme ministre des sports, elle a participé activement à la prise de conscience européenne et mondiale de la nécessité de combattre ce fléau. Chacun se souvient encore de ses déclarations et de son action contre le dopage.
Au cours de son mandat, des pas décisifs ont été franchis, en particulier avec la loi de 1999. Pourtant, ce ne fut pas toujours facile. Ici même, des voix s’élevaient pour craindre que la France ne s’isole du fait de cette volonté farouche d’endiguer ce phénomène. Malgré cela, elle a maintenue le cap en France et a particulièrement soutenu les forces qui, au sein du Comité international olympique, souhaitaient la tenue d’une conférence internationale sur ce problème. Finalement, cette conférence se déroula à Lausanne en 1999 et s’est traduite par la mise en place de l’Agence mondiale antidopage.
Ainsi donc, la fin des années quatre-vingt-dix, sous l’impulsion de Marie-George Buffet, aura été décisive dans la prise de conscience et l’action contre le dopage.
La Convention internationale que notre pays va ratifier est le résultat de cette volonté politique d’origine, mais aussi, évidemment, de votre intervention continue sur cette question, monsieur le ministre.
Si cette convention est un aboutissement, il ne faut pas qu’elle soit une fin. Au contraire, elle doit marquer le début d’une nouvelle étape dans l’action contre le dopage. C’est pourquoi la France doit rester à la pointe dans ce combat. Il reste de nouvelles actions à mener.
Il faudra agir pour que les règles édictées deviennent intangibles pour tous, en confortant le rôle de l’AMA, mais aussi en faisant de la France un levier, un soutien à l’action de nombreuses autres nations qui sont prêtes à s’engager bien qu’elles n’aient ni l’expérience ni les moyens de notre pays.
Cette coopération internationale doit devenir un axe de développement de nos politiques de coopération. Tout en confortant l’AMA, il faudra poursuivre notre action pour y faire progresser les réglementations.
Ainsi, il sera nécessaire de réviser encore la liste des produits et des pratiques interdites, tant l’on sait que les tricheurs et les trafiquants ont bien souvent un coup d’avance sur les réglementations.
Dans le même temps, il faudra mieux encadrer et contrôler les autorisations à usage thérapeutique qui, si l’on n’y prend pas assez garde, deviendront des autorisations au dopage.
Or cela nécessite des moyens qui ne sont pas encore mis en place, y compris dans notre pays. D’ailleurs, au moment où nous adoptons cette convention, l’actualité nous rappelle qu’il ne faut pas baisser les bras devant ces pratiques.
En conclusion, si nous tenons à nous féliciter une nouvelle fois du contenu de cette convention, notre soutien se double d’un appel à la vigilance et à l’action. Restons à l’offensive, ne baissons pas la garde !