Affaires économiques
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
Un plan large pour un temps long
Débat sur le thème : « Haut-commissariat au plan : quel bilan et quelle influence sur les politiques publiques depuis 2020 ? » -
Par Évelyne Corbière Naminzo / 10 avril 2024Le plan est né à la Libération pour refonder l’économie française sur des bases nouvelles, et reconstruire le pays au sortir de la guerre.
L’enjeu était de penser les orientations économiques et industrielles selon les besoins, les ressources et les ambitions du pays.
Cela s’est exprimé par le lancement de grands projets industriels : TGV, aéronautique, énergie...
Après sa mise en sommeil en 2005, l’urgence écologique et la désindustrialisation ont de nouveau rendu la planification nécessaire. D’où le réveil du haut-commissariat au plan en 2020. Mais comme se le demande Le Monde, à quoi sert-il ? Cette fonction résulte d’une prise en compte de l’expérience de la planification. Mais est-ce vraiment le retour de l’État stratège, au service d’une France présente sur tous les océans avec ses territoires ultramarins, ou un élément de communication politique ? Nous n’aurons sans doute pas la réponse à cette question ce soir...
Renouons avec une véritable planification, loin des enjeux purement électoraux. Nous devons dégager des objectifs de moyen terme cohérents, pour agir dans le temps long. Il faut une planification écologique calibrée sur l’urgence climatique.
Agissons pour une souveraineté alimentaire et énergétique, le renforcement du capital humain et la planification des savoirs, en associant toutes les parties prenantes.
La planification doit faire société en associant les représentants des salariés, des chefs d’entreprise, les experts, les cadres, les associations, les élus locaux. L’enjeu est de se réapproprier le temps long.
Notre pays fait face à des défis majeurs, tant la casse de l’outil de production est forte. L’école et l’université sont réduites à peau de chagrin, à la merci de Parcoursup. La coopération bienveillante des entreprises ne saurait suffire, car les grandes entreprises privées sont mues par le souci d’optimiser leurs profits. Mais, comme le dit François Bayrou, la planification est un projet de justice sociale, au service de l’éducation et de la santé par l’aménagement des régions, pour réduire les inégalités.
Il faut renouer avec l’interventionnisme de l’État, à rebours des politiques actuelles, au service du capitalisme prédateur.