Affaires sociales
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
Dormez, bonnes gens, tout va bien !
Création d’un pôle public du médicament et des produits médicaux : article 4 -
Par Laurence Cohen / 9 décembre 2020Pour siéger au Conseil d’administration de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, je peux témoigner que cette agence joue un rôle extrêmement important. Au fil du temps d’ailleurs, elle s’est vue confier des missions de plus en plus variées et nombreuses, avec des moyens de plus en plus restreints, du fait de la suppression d’un certain nombre d’équivalents temps plein (ETP). À partir du moment où l’on étend ses missions, il faudrait aussi penser aux moyens qu’on lui octroie.
Sa mission, ce n’est pas d’être un observatoire citoyen. Elle n’est pas composée de personnalités extérieures, chargées d’assurer la transparence. Là encore, si tout allait bien, si tout était prévu, nous n’aurions pas connu les scandales du type du Mediator ou autre !
Ce pays souffre d’un problème de transparence dans la chaîne des médicaments : de leur composition à leur fabrication et jusqu’à leur prix. Partant de ce constat, il faut réfléchir différemment. C’est bien pour cela que cet observatoire est important.
Pour ma part, je suis assez étonnée, parce que cette proposition de loi a fait l’objet de discussions, d’auditions, mais aussi de confrontations. Reste qu’un certain nombre de personnalités auditionnées y sont favorables ; je pense notamment à l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, qui a accompli un travail colossal sur la question de la transparence. Or cette réflexion n’est pas prise en compte aujourd’hui et, monsieur le secrétaire d’État, malgré les informations que vous nous avez communiquées, cela ne va pas.
Je trouve toujours formidable qu’après avoir dressé un bilan qui est plus que contrasté, qui est même plutôt négatif, on nous dise : « Ne vous inquiétez pas, bonnes gens. Dormez tranquille. Tout est sous contrôle. »