Affaires sociales
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
Vol au-dessus d’un nid d’anxiété
Ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale -
Par Céline Brulin / 18 janvier 2024Le sujet est préoccupant. Les études confirment une augmentation significative des troubles de santé mentale chez les jeunes - insomnies, stress, dépression -, accentuée par les confinements.
En novembre 2021, l’hôpital Robert Debré lançait un cri d’alarme face à l’augmentation, en deux ans, de 300 % des tentatives de suicide chez les moins de 15 ans !
Malgré les discours sur la prévention, les moyens manquent pour les CMPP, le remboursement des séances de psychologue est insuffisant, la médecine scolaire est indigente et les psychologues de l’éducation nationale sont réduits à la portion congrue. On comptait 900 médecins scolaires pour 12 millions d’élèves en 2023... Huit enfants sur dix n’ont jamais rencontré le médecin scolaire. En Seine-Maritime, quatre postes d’enseignants en CMPP ont été supprimés en 2023.
L’état de santé psychique des enfants est l’un des principaux déterminants de leur santé future. Faute de concertation, moins de 10 % des psychologues se sont engagés dans MonParcoursPsy. Les 50 millions d’euros que le Gouvernement y consacre seraient plus utiles pour créer des postes pérennes. Il faut réarmer le secteur en ouvrant des lits d’hospitalisation et en formant des praticiens.
Le caractère inégalitaire de notre système de santé, la compétition anxiogène de Parcoursup et des futures classes de niveau, la précarité, autant de facteurs qui expliquent ces troubles. Les enfants vivant sous le seuil de pauvreté sont trois fois plus hospitalisés que les autres.
Les étudiants sont aussi plus anxieux. Il est regrettable que vous ayez refusé, chers collègues, l’allocation autonomie pour les étudiants. Cette anxiété est accrue par le dérèglement climatique, les guerres, les incertitudes sur l’emploi et le sens du travail, mais aussi les discriminations sociales, de milieu et de genre.
Il faut donc de la prévention et un environnement sain de travail et d’étude. Il faut donner espoir et confiance dans l’avenir et la société. La santé mentale doit mobiliser l’ensemble de notre société. Nous voterons cette proposition de résolution, qui devra être suivie d’un plan d’action et de moyens concrets !