Aménagement du territoire et développement durable
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
Pas de bifurcation écologique sans sortir du capitalisme financier
Débat « "Pouvoir de vivre" : quelles politiques de solidarité pour répondre au choc de la transition écologique ? » -
Par Marie-Claude Varaillas / 15 janvier 2024Les phénomènes météorologiques extrêmes se succèdent à un rythme de plus en plus important. L’année 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans l’histoire et il est évident que s’impose à nous une véritable bifurcation écologique.
Nous devons réduire immédiatement nos GES faute de quoi de 1,5 degrés de réchauffement nous pourrions atteindre les 4 degrés ce qui nous ferait plonger dans l’inconnu.
Ce grand défi qu’est la lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que par la coopération internationale et dans la justice sociale en accompagnant celles et ceux de nos concitoyens les plus modestes.
Une transition juste implique de demander davantage d’efforts à ceux qui le peuvent ou qui polluent le plus et donne en même temps les moyens à l’ensemble des Français de réduire leurs émissions tout en vivant mieux.
Or, aujourd’hui la montée des inégalités sociales placent l’abondance pour quelques-uns devant le confort pour tous, devant précisément le pouvoir de vivre.
Au lieu des ZFE, nous proposons avec mon groupe la gratuité des transports collectifs urbains, l’investissement massif dans les rénovations thermiques globales des logements en accompagnant les propriétaires occupants les plus modestes ainsi que les bailleurs sociaux, le soutien d’une alimentation plus saine en accompagnant l’agriculture durable et en soutenant nos agriculteurs par l’intervention publique sur les prix.
Monsieur le Ministre, l’urgence est là. Dans cette deuxième partie du quinquennat comptez-vous relever ce défi historique par une plus juste répartition de la valeur, lorsque l’on sait que les entreprises du CAC 40 ont battu le record cette année de la distribution des dividendes à hauteur de 97 Milliards d’euros ?
La crise climatique et sociale appelle une réponse à la hauteur des urgences. Alors que l’empreinte carbone des 10 % les plus riches de notre pays est au moins 7 fois supérieure à celle des 10 % les plus pauvres, mettre en places, selon l’ONG OXFAM, des réformes fiscales justes pourraient permettre de dégager 88 milliards d’euros par an tout en préservant le pouvoir d‘achat de 70 % des Français les plus modestes.
Dans le même temps où les banques continuent à financer les énergies fossiles, nous ne pourrons répondre à l’urgence climatique sans le courage de sortir de ce capitalisme financier qui concentre les richesses et nuit à notre souveraineté économique et au climat.