Finances
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
De quelles classes moyennes parlons-nous ?
Par Cécile Cukierman / 28 novembre 2023Je crois qu’en fait dans notre pays depuis 2017, nous sommes dans une hypocrisie totale. Parce que finalement, la suppression de la taxe d’habitation, qui se voulait être là pour préserver les classes moyennes. Mais quelles classes moyennes nous avons préservées ?
Les classes moyennes qui aujourd’hui payent de plein fouet l’augmentation de la restauration scolaire parce que face à l’inflation alimentaire les collectivités n’ont pas d’autre choix ? Les classes moyennes qui parce qu’elles travaillent et les deux parents travaillent doivent faire garder leurs enfants et le prix des crèches qui explose ? Les classes moyennes qui voient les transports, l’essence augmenter pour pouvoir aller travailler ?
Les classes moyennes, ces mêmes classes moyennes que vous entendez défendre ici, Monsieur le Ministre, ces classes moyennes qui aujourd’hui ne peuvent pas faire l’acquisition de logements plus grands ou de devenir propriétaires parce que l’immobilier explose.
Alors si vous voulez qu’on préserve les classes moyennes, on remet tout à plat, on en parle tranquillement, sereinement, mais ne venez pas nous dire ici que la question de la taxe sur les logements vacants ou la taxe sur les résidences secondaires - et on a les débats et les désaccords qu’on peut avoir ici - est l’alpha et l’oméga de ce que l’on va répondre à la qualité de vie demain attendue par les classes moyennes dans notre pays.
Je crois qu’il faut quand même un petit peu pouvoir garder raison. Nous, ce que nous proposons, est loin d’être dans la perfection et donc, avec beaucoup d’humilité, c’est aujourd’hui de pouvoir redonner de la liberté locale en matière de fiscalité. Il n’y a pas une volonté de dire à toutes les communes, vous allez augmenter vos taux, il y a une possibilité qui leur est offerte.
J’ai un problème monsieur le ministre. Vous voyez, il y a un président de la République qui demande à tous les chefs de parti, qu’est-ce que vous proposez pour pouvoir redonner de la fiscalité locale ? Ce que je constate, c’est qu’à chaque fois qu’il y en a un d’entre nous ici qui propose quelque chose, c’est balayé. Moi je veux bien faire des propositions, mais s’il n’y a pas de volonté politique ça va devenir compliqué.