Finances
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
La majorité sénatoriale et le gouvernement s’opposent au rétablissement de l’ISF
Loi de finances pour 2019 -
Par Eric Bocquet / 28 novembre 2018Nous voici sans doute, mes chers collègues, à un moment historique : celui du rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune, l’ISF !
La semaine a commencé avec la suppression des hausses de taxes sur les carburants, sur une initiative de la commission des finances que nous avons soutenue sans réserve.
Depuis quelques jours, deux idées-forces émergent des rassemblements des « gilets jaunes » : la suppression de la taxe sur les carburants et le rétablissement de l’ISF. Par conséquent, je ne saurais trop vous inviter, chers collègues du groupe Les Républicains, à soutenir cet amendement. Vous marqueriez l’histoire pour l’éternité et tout le monde vous applaudirait !
Nouveau signe de mépris à l'égard de nos concitoyens réclamant la justice fiscale : la droite sénatoriale et le gouvernement rejettent ensemble notre proposition de rétablissement de l'#ISF, l'impôt sur la fortune. @EricBocquet @mnlienemann #GiletsJaunes pic.twitter.com/ICs64OWpYb
— Sénateurs CRCE (@senateursCRCE) 29 novembre 2018
Je vais donner un bon point au président Macron, mes chers collègues. (M. Julien Bargeton s’exclame.) En effet, il tient ses promesses ! J’ai sous les yeux le texte de l’intervention qu’il a faite devant la communauté française de Londres le 21 février 2017 : « Dans mon programme, vous aurez une série d’initiatives pour attirer les gens de talent dans la recherche, et dans de nombreux autres domaines. [...] Je veux les banques, les talents, les chercheurs, etc. [...] Cela fera partie de mon programme de les attirer. [...] Je veux les convaincre que la France change […], qu’ils auront l’opportunité de revenir en France dans les prochaines années et d’y rencontrer le succès. »
La suppression de l’ISF est intervenue très tôt dans le quinquennat, et elle risque de lui coller à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock, mais le président Macron a de la constance, puisque lors de sa rencontre avec la communauté française de Bruxelles, le 21 novembre dernier, il a évoqué les « bonnes raisons » – notamment fiscales – ayant pu pousser certains entrepreneurs français à quitter notre pays.
Dans les années quatre-vingt, déjà, Margaret Thatcher parlait du ruissellement. Ce n’est plus du ruissellement, c’est de l’évaporation !