Finances
Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.
Pourquoi il devient urgent de nationaliser le secteur énergétique
Par Fabien Gay / 28 novembre 2023Il n’y a pas que deux alternatives, il y en a trois. Il y a celle du gouvernement, celle qui a coûté 42 milliards d’euros avec le bouclier tarifaire, une aide qui n’est pas ciblée et qui a été directement dans la poche des énergéticiens qui d’une main droite ont augmenté les tarifs : 15% en 2022, 25% en 2023, 10% annoncés en 2024 et de l’autre côté ont touché 42 milliards d’euros par les impôts et donc le consommateur est spolié deux fois.
Une première fois sur sa facture et une deuxième fois en tant évidemment que contribuable. Mais la deuxième chose, la deuxième alternative qui nous est proposée par monsieur le rapporteur, elle n’est pas bonne non plus. Pourquoi ? Parce que si on venait à voter cet amendement, il y a un problème, c’est que vous mettez un coin dans le tarif réglementé de l’électricité.
Et c’est bien explicité, y compris dans l’amendement. Si on venait à voter ça, volerait en éclat le tarif réglementé de l’électricité et alors là, tout serait au marché. Et d’ailleurs on a un problème, c’est qu’aujourd’hui le marché européen de l’énergie, il ne rapproche pas le prix du coût de production. Il est complètement décorrélé. C’est une inflation qui ne repose sur rien à part le trading.
Donc on vous propose une troisième alternative et on continuera à vouloir proposer dans la deuxième partie du projet de loi de finances, c’est qu’il faut nationaliser l’ensemble du secteur énergétique et revenir à un monopole public parce que nous considérons que l’énergie est un bien commun et un bien essentiel pour la population et qu’il doit être sorti des griffes du marché. Et donc comme ça a été fait juste après après-guerre. Voilà où nous en sommes.
Sinon nous continuerons à débourser des milliards et des milliards d’argent public qui seront absorbés par les grands groupes en réalité pour verser des dividendes.