Je me réjouis qu’après des mois de travail, la proposition de loi visant à lutter contre le système prostitutionnel ait été adoptée hier lors de la commission spéciale.
Elle acte en effet un certain nombre d’avancées qui permettront de mieux accompagner les prostituées et de les aider à sortir de la prostitution. Le délit de racolage passif a été supprimé, les personnes prostituées étant des victimes et non des délinquant-es.

Néanmoins, je déplore que l’article pénalisant l’achat des rapports sexuels ait été supprimé. Responsabiliser le client fait partie de la lutte contre le système prostitutionnel qui pose ainsi un "interdit " sur la marchandisation du corps des femmes.

Pénaliser le client, c’est à la fois assécher le très juteux marché qui nourrit le système prostitutionnel, et responsabiliser ceux qui participent de ce système de domination, où le corps est perçu comme une marchandise et la démarche de l’acheter considérée comme légitime.

Faut-il le rappeler, la prostitution est une violence extrême faite aux femmes.
Il ne s’agit aucunement d’un métier qui relèverait du code au travail.
La France est un pays abolitionniste, puisque notre pays a signé la Convention des nations Unies le 19 novembre 1960 et a confirmé son engagement par un vote unanime à l’assemblée nationale en 2011.

Il est donc de la responsabilité des législateurs d’élaborer des lois qui confortent cette position.
Or, la commission spéciale, en ne suivant pas le vote des député-es, est restée à mi- chemin.

Il est à présent urgent que ce texte soit mis à l’ordre du jour du sénat dès la rentrée parlementaire pour poursuivre le débat. Pour ma part, je déposerai un amendement pour réintégrer la pénalisation des clients.

Je serai également aux côtés des associations, de toutes celles et de tous ceux qui souhaitent que ce débat ait lieu et qu’un vote permette de faire reculer la prostitution dans l’intérêt des personnes qui subissent cet esclavage moderne.