Monsieur le Président de la République,

Le Président des Etats-Unis d’Amérique semble plus que jamais déterminé à engager une guerre sur le territoire irakien à partir du 17 mars.

Si tel était malheureusement le cas, il signerait l’arrêt de mort des relations internationales telles que nous les connaissons depuis 1945, fondées sur le droit et la reconnaissance de chaque Etat. En particulier, ce serait la mort de l’Organisation des Nations-Unies.

Un tel état de fait, lourd de conséquences menaçantes ne peut laisser personne indifférent, surtout pas la très grande majorité des peuples et les millions de personnes qui manifestent de par le monde en faveur de la paix et contre la guerre.

Nous avons eu l’occasion de dire combien nous appréciions la position de la France et le rôle extrêmement positif qu’elle jouait dans la résolution de ce conflit annoncé.

C’est pourquoi, alors que vous avez convoqué le Congrès du Parlement ce lundi 17 mars à Versailles, il nous semble malvenu que cette réunion se tienne devant la menace de guerre le même jour.

Nos concitoyens ne comprendraient pas que leurs parlementaires discutent du mandat d’arrêt européen et de la décentralisation -sujets dont, par ailleurs, nous sommes prêts à débattre avec nos propositions- alors qu’une escalade sans précédent dans la violation des règles et droits internationaux est engagée.

Aussi, nous paraît-il opportun que vous rapportiez le décret de convocation du Congrès, et que celui-ci puisse se tenir à une date ultérieure.

Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de nos meilleurs sentiments.