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Les communiqués de presse

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Nous allons faire entendre dans l’hémicycle la voix de ceux qui refusent qu’on leur impose une réforme injuste

Réforme des retraites -

Par / 5 octobre 2010

Entretien publié dans le numéro d’octobre d’Initiatives, le journal
du groupe CRC-SPG


Après son adoption par l’Assemblée nationale le 15 septembre dernier, la réforme des retraites est examinée en séance publique par le Sénat à partir du 5 octobre. Faut-il considérer ce passage devant la seconde chambre du Parlement comme une simple formalité ?

Guy Fischer. Absolument pas ! En décidant d’imposer cette réforme des retraites - que l’on pourrait qualifier de projet de loi de réduction des droits et de diminution des pensions – contre l’avis de l’immense majorité des Français et contre l’ensemble des organisations syndicales, Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont fait le choix d’enterrer le dialogue social et de mépriser les partenaires sociaux, à l’exception du MEDEF dont ils reprennent l’intégralité des propositions comme l’attestent les ajouts sur la médecine du travail. Le plus grave étant que cette méthode de gouvernement a été transposée à l’Assemblée nationale avec la décision de son Président de suspendre les débats alors que 100 députés devaient encore s’exprimer.

C’est de ce contexte, marqué par une importante mobilisation, à l’image des manifestations des 7 et 23 septembre, et du 2 octobre, que le texte arrive au Sénat. Nous avons donc une grande responsabilité, celle de faire entendre dans l’hémicycle la voix de toutes celles et de tous ceux qui refusent qu’on leur impose une réforme injuste.

Nous devons dire clairement que cette réforme ne réglera pas le problème majeur des retraites : le manque de financement organisé par une droite offensive qui refuse tout partage des richesses.

Gérard Larcher, le président du Sénat, a déclaré que la majorité était disposée à accepter des aménagements portant sur la pénibilité ou en faveur des femmes. Est-ce que ces déclarations sont de nature à vous satisfaire ?

Guy Fischer. Il y a les déclarations et les actes. J’ai bien entendu ce qu’a dit Gérard Larcher, notamment sur la question de la retraite des femmes. Il faut dire que cette question devient primordiale, car en réalité si les Français ont tout à perdre dans cette réforme, les Françaises seront les plus fragilisées. Mais j’ai également entendu les déclarations de François Fillon qui affirmait au contraire qu’il n’y avait aucune marge de manœuvre.

Cela témoigne clairement de l’embarras dans lequel la droite se trouve à l’heure actuelle. Cette réforme est mauvaise, l’ampleur de la mobilisation le prouve. Elle est inacceptable, car financée à près de 90 % par les salariés et les retraités. Il y aura sans doute quelques aménagements, mais il ne faut pas trop en attendre de la majorité sénatoriale. Pour notre part, nous entendons pousser la droite dans ses retranchements.

C’est la raison pour laquelle nous allons déposer près de 400 amendements et entendons mener un véritable débat de fond, obligeant tout le monde à s’expliquer, qu’il s’agisse de la pénibilité, de la retraite des femmes et même du passage aux 41,5 annuités qui est une manière déguisée d’accepter le report de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et à 67 ans à taux plein.

Le gouvernement dispose d’un argument massue, il explique qu’il n’y a pas d’alternative à sa réforme...

Guy Fischer. Des solutions alternatives, il y en a. Nous avons d’ailleurs déposé, avec nos collègues députés du groupe GDR une proposition de loi faisant la démonstration qu’il était possible de garantir la retraite à 60 ans et à taux plein. Cela suppose naturellement que l’on pose les deux questions que la droite refuse d’aborder : celle de l’emploi et de l’emploi qualifié et celle d’une plus juste répartition des richesses.

Je ne prendrai qu’un exemple. A en croire l’UMP et le MEDEF, le coût du travail en France serait trop élevé, en raison des cotisations sociales qui financent précisément la sécurité sociale et les retraites. Ils avancent toujours le même argument : augmenter les cotisations sociales, c’est accroitre le coût du travail et donc provoquer la disparition massive d’emplois. Ce qu’ils oublient de dire, c’est que la crise économique qui a fait perdre 30 milliards d’euros à la sécurité sociale et a entrainé en 2009 la disparition de 337 000 emplois dans le secteur privé. Nous considérons pour notre part que la politique du gouvernement en matière d’emploi, c’est-à-dire la carte blanche laissée au patronat, la suppression de toutes les mesures collectives de protection en matière d’emploi, est délétère pour le financement de la sécurité sociale.

D’ailleurs, les gouvernements de droite qui se succèdent ne cessent de multiplier les mesures d’exonérations de cotisations sociales accordées aux employeurs sans aucune contrepartie, notamment pour ce qui est de la qualité de l’emploi. Les entreprises bénéficient de 120 milliards d’euros d’exonérations fiscales et sociales. A ce stade, il faut rappeler une réalité que le gouvernement voudrait éluder. Ce ne sont pas les cotisations sociales qui sont néfastes pour le maintien de l’emploi, mais l’appétit vorace des financiers et des spéculateurs. Selon la Commission européenne, c’est dire que la source d’information est fiable, la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté en France de 9,3 % entre 1983 et 2006 – soit l’équivalent de près de 100 milliards d’euros par an qui profitent au capital plutôt qu’au travail – tandis que sur la même période, la part des dividendes versés aux actionnaires grimpait de 3,2 % à 8,5 % du PIB et de 5 % à 25 % de la valeur ajoutée.

Aujourd’hui le volume des cotisations sociales représente 15 % de la valeur ajoutée des entreprises c’est-à-dire deux fois moins que la part des prélèvements dédiés à la finance qui atteignent les 29 %. L’argument selon lequel il n’y aurait pas d’autre solution n’est en fait qu’un mensonge destiné à épargner les plus riches. N’oublions pas que ce gouvernement est celui qui a créé le bouclier fiscal, mesure qui permet à des personnes très fortunées de payer en proportion moins d’impôts qu’un couple de cadres. D’une certaine manière, ce gouvernement est cohérent : il continue de mener une politique qui s’apparente de plus en plus à une politique de classe.

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