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Les communiqués de presse

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Point de vue sur la PPL "Hommage aux victimes des régimes communistes"

Par / 28 juillet 2006

La proposition de loi « visant à établir une journée nationale d’hommage aux victimes des régimes communistes » déposée par M. Bruno GILLES et plusieurs députés UMP ne peut que m’interpeller.

Pourquoi une telle proposition de loi ? Il est vrai que depuis quelques années le politique est de plus en plus sollicité pour légiférer sur l’histoire.

Ce fut d’abord, en 1990 la loi Gayssot (suite à la profanation du cimetière de Carpentras) réprimant le négationnisme de la Shoah ; Celle de janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 ; Puis en mai 2001, la loi Taubira qualifiant l’esclavage de crime contre l’humanité. Enfin, l’adoption, le 23 février 2005, de la loi sur les Rapatriés qui dans son article IV qualifie de positif le rôle de la France dans ses colonies.

Toutes ces lois ont entraîné des réactions, voire des polémiques sur le rôle du Parlement. Dans tous les cas, le débat s’est ouvert face à cette volonté de légiférer pour rendre justice aux mémoires blessées ou pour « accorder la reconnaissance de leurs souffrances » aux victimes et à leurs descendants.

Cette association de la mémoire et des droits pose la question du rôle, de la compétence et du champ d’intervention du/des parlementaire(s) et de l’historien.
L’histoire n’est pas un procès. Comment pourrait-on juger 1789 ? On ne peut pas répondre par oui ou par non.
Il y a besoin de restituer en permanence le passé dans son contexte et non de le lire avec nos valeurs et repères contemporains. Pas plus qu’on ne saurait instrumentaliser le passé dans le sens d’un « communautarisme mémoriel » ou encore à des fins politiciennes.

Face à cette sollicitation récurrente de légiférer, n’est-il pas temps d’affirmer un véritable « devoir d’Histoire » pour ne pas laisser des souffrances venues du passé prendre possession du présent ?
En conséquence, ne faut-il pas donner, en vue d’assumer ce devoir d’histoire, les moyens humains et financiers, à la recherche et à l’enseignement, lesquels restent encore aujourd’hui tributaires d’une tradition identifiant l’histoire nationale à un seul peuple et un seul territoire, celui de la Métropole ?

D’autant qu’il existe toujours trop peu de chaires d’enseignement par exemple sur la colonisation et l’esclavage, de même qu’il n’existe que très peu de travaux de doctorats en la matière.

Ainsi, l’immigration, l’esclavage et le colonialisme demeurent des événements périphériques qui n’ont jamais vraiment été considérés comme faisant partie intégrante du passé national. L’Histoire des autres en somme.

Donnons donc les moyens à nos historiens de mieux comprendre et d’éviter ainsi des visions simplistes, voire réductrices.
Encore plus lorsque les faits se sont déroulés dans d’autres pays.

Il est de notre responsabilité de parlementaires de savoir raison garder et de ne pas empiéter sur le terrain des historiens.
L’Histoire est notre bien commun. Elle doit réunir afin de traiter pour ce qu’ils sont tous les antagonismes mémoriels qui sont toujours source de conflits historiques et de divisions.

Autrement dit, quelle est l’utilité, comme nous le propose Bruno GILLES et ses collègues de l’UMP, d’instituer « une journée d’hommage aux victimes des régimes communistes » face à ce nécessaire devoir d’histoire ?

Oui, la critique du communisme du XXème siècle est indispensable et elle ne nous fait pas peur, nous avons même ouvert nos archives aux historiens. Elle est même une condition d’efficacité de notre combat politique d’aujourd’hui.
Oui, nous devons poursuivre notre réflexion politique engagée depuis de nombreux Congrès sur cette question, tellement il est évident que le communisme demeure encore associé à cette première expérience d’anticapitalisme qui a failli. Cela pèse négativement dans notre relation à la société et sur notre identité elle-même. Mais n’est-ce pas le but recherché par les auteurs de cette proposition de loi ?

Tirer les enseignements de cette expérience d’un « socialisme réel » est d’autant plus urgent que l’effondrement des régimes qui se réclamaient de ce modèle n’a pas rendu pour autant le capitalisme plus social, ni la planète plus sûre.

Jamais les inégalités, les sources de conflits et les guerres n’ont été aussi criantes et insupportables. C’est bien la logique fondamentale d’accumulation privée du capital, ce dogme qui met aujourd’hui l’humanité en danger et qui appelle d’autres réponses. La question d’une véritable alternative au capitalisme s’impose donc et ne peut se limiter à des politiques d’adaptation..

Oui, il y a nécessité et urgence de libérer l’humanité de toutes les formes d’exploitation, de domination, de discrimination et d’aliénation. Et la possibilité d’y parvenir se pose avec plus de force que jamais.

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