Les communiqués de presse
Quand le Président réendosse le costume du candidat Sarkozy
Moratoire sur les fermetures de classes -
Par Brigitte Gonthier-Maurin / 21 juin 2011En déplacement dans une école primaire et maternelle de Lozère, le Président de la République vient d’annoncer un moratoire sur les fermetures de classes à la rentrée... 2012 !
Et pourquoi pas dès la rentrée 2011 ? Le Président a-t-il oublié que son gouvernement a acté pour la rentrée prochaine la suppression de 1500 classes dans l’élémentaire ?
Le gouvernement a pourtant les moyens de décider ce moratoire dès maintenant en le mettant à l’ordre du jour de son projet de loi de finances rectificative pour 2011, que le Sénat examine à partir d’aujourd’hui.
Il n’en est rien, puisque ce collectif budgétaire est dédié à un allègement conséquent de l’ISF - une perte de 1,8 milliards d’euros par an pour l’Etat - et à la suppression du bouclier fiscal.
Dans cette annonce, il faut voir seulement la première promesse de campagne de Nicolas Sarkozy. Jusqu’à aujourd’hui, le Président de la République a superbement ignoré la mobilisation des parents et de la communauté éducative. Il semble n’avoir finalement entendu que les appels des élus de droite, notamment des maires, inquiets des effets de ces fermetures de classes à l’approche des prochaines échéances électorales, dont les sénatoriales en septembre.
Ficelle grossière quand, dans le même temps, le Président de la République indique que le non remplacement d’un départ sur deux à la retraite sera maintenu ! Après le lycée dont la réforme peine à se mettre en place, le Président prétend aujourd’hui vouloir « sanctuariser le primaire », ce qui impliquerait de fait de dégrader davantage encore les conditions d’enseignement au collège.
Ce qu’il faut, je l’avais d’ailleurs demandé lors du vote du budget en décembre dernier, c’est stopper les suppressions de postes à l’éducation nationale et donner à l’école une nouvelle ambition qui soit au service d’une relance du processus de démocratisation scolaire, seul à même de réduire les inégalités.