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Quelle sécurité en Europe et dans le monde après le sommet de Lisbonne ?

Colloque organisé par Michelle Demessine et le groupe CRC-SPG -

Par / 31 janvier 2011

Discours introductif de Michelle Demessine au colloque du 31 janvier 2011

Mesdames, Messieurs,
Je souhaite, tout d’abord, vous remercier d’être présents ce matin au Sénat à cette rencontre que j’organise autour des questions de défense sous le titre « Quelle sécurité en Europe et dans le monde après le sommet de Lisbonne ? ».
Je voudrais vous présenter nos intervenants qui sont d’éminents spécialistes des questions de défense et de stratégie, les remercier d’avoir accepté mon invitation et de nous honorer de leur présence.

En premier lieu, Paul Quilès, ancien ministre de la Défense, de septembre 1985 à mars 1986, sous François Mitterrand, avant de devenir quelques années plus tard son ministre des Transports puis de l’Intérieur. Il fut aussi pendant 13 ans, de 1995 à 2008, ancien responsable national du Parti Socialiste chargé des questions de défense et de stratégie.

Le Général Vincent Desportes qui a été de 2008 à 2010, ancien directeur du collège interarmées de défense, est auteur de différents ouvrages de référence sur les questions de défense et co-directeur de la collection « Stratégie et défense ». Il est aussi enseignant de stratégie à HEC et à Sciences Po.

Jean Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques, l’IRIS. Il est lui aussi auteur de nombreux ouvrages sur les questions de défense et responsable à l’IRIS des questions liées à la politique de défense, à la PESD et à l’OTAN, à l’industrie d’armement et aux ventes d’armes.

Alain Joxe est politologue et sociologue. Il est directeur d’étude à l’Ecole des hautes Etudes en Sciences Sociales et est un éminent spécialiste des problèmes stratégiques et de la guerre asymétrique.

Jacques Fath est membre du comité exécutif du Parti Communiste Français dont il est le responsable des Relations Internationales.

Bruno Tertrais est un politologue, maitre de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. C’est un expert reconnu des questions nucléaires.
Arielle Denis est co-présidente du Mouvement de la Paix et enfin, Kate Hudson est la présidente de l’ONG britannique « campagne pour le désarmement nucléaire ».

Les présentations de nos intervenants ainsi faites, je voudrais revenir sur les raisons qui m’ont poussé à organiser ce débat.
J’ai tout d’abord pris cette initiative au titre de sénatrice membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces et de membre de l’assemblée parlementaire de l’Otan.

Ce colloque fait suite au sommet de Lisbonne des 19 et 20 Novembre dernier où l’Otan s’est dotée d’un nouveau concept stratégique et de nouveaux cadres.
Depuis l’actualité internationale a été marquée principalement par la mort tragique des deux otages français au Niger ou par la révolution de Jasmin en Tunisie qui semble se propager dans le monde arabe par un mouvement de protestation des régimes autoritaires notamment en Egypte.

L’Otan a dans ses missions une portée structurante sur la sécurité en Europe et dans le monde et, des questions centrales, qui sont au cœur de notre rencontre sont plus que jamais à l’ordre du jour : quelles suites donner au conflit afghan ? Y-a-t-il une place pour une stratégie de défense européenne alors que l’Otan est tributaire des orientations politiques américaines ? Quel rôle pour la dissuasion nucléaire dans le monde d’aujourd’hui et comment prendre le chemin du désarmement nucléaire ? Enfin, l’Otan est-elle en mesure de répondre aux défis du monde demain ?

Ce colloque a pour objectif de participer à remettre ces questions au centre du débat politique afin de permettre aux français de se les réapproprier. Il faut rompre le silence qui les entoure comme le font régulièrement et brillamment les intervenants venus aujourd’hui.

J’ai la conviction qu’on ne peut les traiter dans le dos des peuples car elles sont le sujet de leurs inquiétudes. Par exemple, l’annonce récurrente de la mort de nouveaux soldats français en Afghanistan, déjà au nombre de 53, est à chaque fois une violente piqure de rappel pour nos concitoyens.
Cela suscite de l’émotion et des interrogations dans le pays qui doivent trouver des réponses. On ne peut se contenter d’y opposer des silences ou se borner à répondre inlassablement, comme le fait le Président de la République, que nous menons une guerre contre le terrorisme en Afghanistan et qu’ils sont morts pour ce combat-là.

Tous les indicateurs sont au rouge en Afghanistan, les objectifs de ce conflit sont de plus en plus flous et les troupes de l’Otan semblent de plus en plus enfermées dans une stratégie militaire en perdition dans cette « guerre américaine dans laquelle France n’a pas le droit à la parole » comme l’a déclaré le Général Desportes, en juillet dernier, par une sortie courageuse dans les colonnes du Monde, à l’apogée de sa carrière militaire.
Cet alignement atlantiste a été renforcé par la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’Otan décidé en mars 2009 par Sarkozy pour mettre à fin à l’exception française datant de 1966 lorsque le Général de Gaulle avait décidé d’en sortir.

Cette dépendance française à l’égard des orientations stratégiques américaines semble inévitable au sein de l’Otan lorsqu’on sait que la France pèse si peu au sein de l’organisation après sa réintégration dans le commandement militaire de l’Otan. Mais elle doit mener à une alternative, à une réflexion approfondie sur la nécessité de faire émerger une véritable politique de défense européenne afin que les pays de l’Union Européenne redeviennent maîtres de leur destin et de leur sécurité internationale.
Je voudrais, aussi, vous dire que, si les citoyens sont laissés à l’écart de ces débats, les parlementaires n’ont aucun rôle décisionnaire contrairement à ce que pourrait laisser penser le mandat d’élu de la Nation qui leur a été confié.
Les questions de défense sont constitutionnellement accaparées par le Président de la République. La redistribution des rôles du pouvoir exécutif vers le pouvoir législatif n’a pas eu lieu à la faveur de la réforme constitutionnelle de 2008 comme le Président de la République l’a prétendu. La politique de défense comme les affaires étrangères sont restées dans le pré carré présidentiel.

L’article 35 de la Constitution modifié en 2008 qui a prévu que l’intervention de nos forces armées à l’étranger d’une durée supérieure à quatre mois fait l’objet d’une autorisation du Parlement a été utilisé de façon spécieuse par le gouvernement pour dénier le droit aux parlementaires de se prononcer à nouveau sur le maintien de nos troupes dans le pays contrairement à ce qui prévaut dans de nombreuses grandes démocraties.
Nous avons eu ça et là des débats au Sénat mais cela relève de la bonne volonté de son président, Gérard Larcher, et non pas de pratique institutionnelle. De plus, ces débats interviennent toujours alors que des décisions sont prises et irrévocables puisqu’elle ne donne pas lieu à un vote du Parlement.

Contre l’étouffement de ces débats, j’ai donc décidé de me saisir de ces sujets. Outre, la guerre en Afghanistan, le nouveau concept stratégique de l’Otan et la nécessité d’une défense européenne que j’ai effleuré pour mieux laisser la place à mes invités, la question de la dissuasion et du désarmement nucléaire clôturera notre matinée de réflexion avec les interventions de Bruno Tertrais, Arielle Denis et Kate Hudson.

Ils sont des spécialistes de ces questions qu’il convient de traiter pour ouvrir le débat sur une vision globale de la sécurité en Europe et dans le monde. Je laisse à présent la parole à Paul Quilès et vous remercie de votre attention.

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