Hier soir, le Sénat a adopté en deuxième lecture, la proposition de loi visant à lutter contre le système prostitutionnel et à accompagner les prostituées.

Malheureusement, une fois encore, une majorité de sénatrices et de sénateurs se refusent de pénaliser l’achat d’actes sexuels.

En effet, si pour ce nouvel examen, le Sénat a bien supprimé le délit de racolage, permettant ainsi de ne plus considérer les personnes prostituées comme des délinquantes, en revanche, les amendements que nous avions déposés pour permettre la pénalisation et la responsabilisation des clients ont été à nouveau rejetés.

Nombre d’associations féministes, engagées aux côtés des personnes prostituées, sont pourtant, comme nous, convaincues, qu’interdire l’achat d’actes sexuels est un pilier essentiel pour lutter contre le proxénétisme.

On ne parle pas ici de liberté sexuelle, d’actes consentis. Il s’agit d’une violence extrême à l’encontre de ces femmes, exploitées par des réseaux mafieux.

Laisser croire que l’on peut acheter le corps d’une femme est inacceptable. Les propos de certains sénateurs ont été en ce sens particulièrement sexistes, où le désir masculin prime sur la violence infligée à ces femmes.

La commission mixte paritaire qui doit se réunir dans les prochaines semaines sera une nouvelle étape pour rééquilibrer cette proposition de loi, en ne laissant pas les clients hors de toute responsabilité dans le système prostitutionnel.

Nous y serons particulièrement vigilantes et porterons à nouveau ces amendements pour aboutir à une législation en adéquation avec la position abolitionniste de la France.