Les communiqués de presse
Les villes et quartiers populaires restent un angle mort du plan de relance
Soutien de l’appel des 110 maires -
Par Le groupe CRCE-K / 16 novembre 2020La crise sanitaire et ses conséquences contribuent à amplifier les inégalités préexistantes. Les plus précaires sont directement touchés et sans un accompagnement clair et ciblé de l’Etat, leur condition devient intenable. En reflet, les collectivités locales se retrouvent dans la même situation de fragilisation et d’exacerbation des inégalités territoriales.
Par une lettre adressée au Président de la République, ce sont plus de 110 maires de tous horizons qui portent ce cri de détresse pour que les territoires prioritaires ne soient pas abandonnés et survivent à la crise. Les élus locaux demandent que 1% du plan de relance, représentant 1 milliard d’euros, soit attribué aux « territoires en décrochage ». 1 milliard, c’est par exemple ce à quoi reviendrait l’augmentation des dépenses du revenu de solidarité active due à la crise. Tout nous le montre, la pauvreté se répand sans commune mesure. Ne fermons pas les yeux sur toute une frange de la population qui, aujourd’hui, se retrouve dans une incapacité de se nourrir et de se soigner dignement, de scolariser ses enfants.
Comme le souligne la tribune des maires, « En dépit des alertes, les villes et quartiers populaires restent un angle mort du plan de relance : aucune mesure ambitieuse n’a été prise pour répondre à la détresse sociale et économique qui frappe nos communes ». Nous partageons ce constat. Le plan de relance proposé par le Gouvernement est insuffisant, la résorption des inégalités ne fait manifestement pas partie de ses priorités.
Le mépris du Gouvernement envers les oubliés de la République est insupportable. Les ressources locales s’épuisent alors que les effets de la crise multiplient la précarité et ses conséquences. L’Etat ne peut laisser les élus locaux se débrouiller avec les moyens du bord pour subvenir aux besoins des associations, des personnes fragiles, des enfants. La proximité et la solidarité doivent être la base d’un réel plan d’action pour en finir avec la pauvreté et la rupture sociale qui en découle.
Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE entendent porter le combat à mener pour tendre vers plus d’égalité entre les citoyens et a fortiori plus d’égalité territoriale.
En appliquant une politique qui accroit les inégalités tant entre les individus que les collectivités, Emmanuel Macron devient le premier « séparatiste » de France, en maintenant la frontière entre les riches et les pauvres, entre les métropoles et les petites communes ou quartiers populaires.
Ainsi, le Gouvernement ferme-t-il les yeux sur les ressources disponibles à mettre à contribution et continue de faire des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux plus riches. L’œillère libérale d’Emmanuel Macron empêche de répondre aux impératifs de solidarité et de redistribution, sans quoi l’égalité républicaine perd tout son sens. Une partie de la population est mise de côté car considérée comme un coût, cet aveuglement empêche de percevoir le potentiel de l’ensemble de nos citoyens, de l’ensemble de notre pays.
Le Groupe CRCE apporte son soutien à la lettre ouverte des 110 maires et portera leurs exigences lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2021.