Les communiqués de presse
Un « plan Marshall » du fret ferroviaire : chiche !
Une proposition de résolution du groupe CRCE -
Par Le groupe CRCE-K / 8 décembre 2020La situation du fret dans notre pays est dramatique : le tonnage transporté a été divisé par deux depuis 1974, passant de 74 milliards de tonnes kilomètres transportées à moins de 35 aujourd’hui.
Il s’agit d’autant de marchandises qui sont aujourd’hui transportées par la route, dont le bilan carbone est largement moins favorable, rendant ainsi impossible le respect de nos engagements climatiques, alors même que nous fêtons, à la fin de la semaine, les cinq ans des accords de Paris.
L’application à ce secteur des logiques de concurrence est un véritable fiasco. Elle a justifié la réduction de l’activité, la fermeture de triages et les suppressions de personnels. C’est un véritable gâchis industriel, social et économique. Si on ajoute à cela que l’un des principaux concurrents de Fret SNCF est une de ses filiales de droit privé, VFLI, on marche sur la tête.
Dans la période que nous traversons, marquée par la crise de la Covid-19, nous voulons porter dans l’hémicycle les propositions pour une véritable reconquête du fret ferroviaire. Il s’agit ainsi de donner corps aux annonces à la fois de Monsieur Farandou, Président directeur général de la SNCF, qui avait demandé devant la commission du développement durable au Sénat un « plan Marshall » du fret et du Président de la République qui avait pour sa part promis, lors de son allocution du 14 juillet, la relance du fret ferroviaire.
Il est temps de passer de la parole aux actes concrets.
Nous proposons au travers notre résolution, un plan fondé sur plusieurs principes :
Une réorientation de l’argent public lié aux transports vers le rail, par la suppression des niches fiscales liées à la route qui pèsent 1,2 milliard encore pour 2021, et une affectation plus importante de la TICPE. L’AFITF doit également recevoir de nouvelles sources de financement,
Une structure publique Fret SNCF, cheville ouvrière de la reconquête du rail, s’appuyant sur la relance de l’offre de transport fret auprès des chargeurs, par l’attribution de nouvelles lignes et la reprise du Perpignan-Rungis,
La reconnaissance du transport ferroviaire de marchandises et notamment de l’activité de wagon isolé comme une activité d’intérêt général, permettant son financement public pour que l’ensemble du territoire puisse être irrigué,
La préservation du matériel et des triages, la remise à niveau des infrastructures, support du développement de l’offre et la relance de l’industrie ferroviaire,
Les politiques d’aménagement doivent être adaptées pour permettre une connexion entre les différents points de dessertes : portuaire, fluvial… toute nouvelle zone économique doit être connectée au réseau ferroviaire pour permettre d’acheminer les marchandises par fret ferroviaire, ce qui n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui.