Madame la Ministre,

Je me permets d’attirer votre attention sur le Grenier des Grands-Augustins situé à Paris.

Picasso y vécut de 1937 à 1955 et y peignit notamment Guernica.

Il est à noter que le Grenier des Grands Augustins est fermé au public depuis novembre dernier. En 2013, la Chambre des huissiers de justice de Paris, propriétaires de l’immeuble, en a expulsé le Comité national pour l’Education artistique qui, après avoir entièrement réhabilité en 2002 cet espace laissé en déshérence depuis l’expulsion du peintre, y a organisé des centaines d’expositions, concerts, lectures, et surtout accueilli des milliers d’élèves d’écoles, de collèges et de lycées dans le cadre d’ateliers pédagogiques. Toutes ces activités étaient gratuites.

Aujourd’hui l’immeuble de la rue des Grands Augustins, mis en location, est menacé d’être transformé en résidence hôtelière de luxe. Pourtant l’un des héritiers du peintre était disposé à financer intégralement une Fondation qui aurait maintenu la vocation patrimoniale de tout le bâtiment.

De nombreuses personnalités du monde et des arts se mobilisent en faveur de ce lieu et se sont adressés au Premier Ministre et à la Maire de Paris. Cette dernière vient de souligner l’attachement de la Ville de Paris à ce lieu emblématique.

Pourtant jusqu’ici il n’a été procédé à aucune procédure de classement du Grenier comme lieu de mémoire. La commission régionale du patrimoine doit se prononcer le 13 mai prochain sur une extension aux deux derniers étages de la protection de l’immeuble du 7, rue des Grands-Augustins dont seule la façade est classée.

Il serait en effet plus que souhaitable qu’une procédure de classement en urgence du Grenier comme lieu de mémoire soit instruite.

Je vous serais reconnaissant, Madame la Ministre, de m’indiquer ce que vous comptez faire en ce sens.

Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.