Le siège de l’autorité palestinienne doit être levé
Par Robert Bret / 23 septembre 2002Dans une lettre, Robert Bret demande au président de la République que la France et l’Europe se fassent entendre des États-Unis et de l’ensemble des membres du Conseil de Sécurité de l’ONU en vue d’obtenir la levée immédiate du siège de l’Autorité palestinienne.
Monsieur le Président de la République,
Depuis le 20 septembre dernier, M. Ariel SHARON a franchi une étape supplémentaire dans l’offensive qu’il mène contre l’Autorité palestinienne, avec l’encerclement de la résidence personnelle du Président de l’Autorité palestinienne par Tsahal, allant jusqu’à menacer la vie même de M. Yasser ARAFAT.
M. SHARON se sert de l’attentat criminel commis par le Hamas à Tel-Aviv - dont on sait par ailleurs qu’il a clairement et fermement été condamné par l’Autorité palestinienne et les autres dirigeants palestiniens - comme prétexte à sa politique de destruction menée dans les territoires occupés.
En réalité, M. Sharon profite de l’orientation de guerre, prônée par M. Bush à l’encontre de l’Irak et qui occupe toute la communauté internationale, pour donner le coup final à l’Autorité palestinienne, en détruisant ce qu’il reste du quartier de M. Yasser ARAFAT et en voulant éliminer physiquement ce dernier.
En tentant ainsi de venir à bout d’un homme qui incarne la volonté des palestiniens à vivre libres dans un État souverain et sûr, M. SHARON ôte tout espoir de règlement politique en faveur de la paix.
Dans ces conditions, il est plus qu’urgent que la France et l’Europe se fassent entendre des États-Unis et de l’ensemble des membres du Conseil de Sécurité de l’ONU en vue d’obtenir la levée immédiate du siège de l’Autorité palestinienne.
La responsabilité de la communauté internationale est engagée pour enrayer l’explosion de cette violence et reprendre le dialogue sur la base des résolutions de l’ONU. Au-delà et compte tenu de la situation en Irak, un règlement global au Proche-Orient s’avère nécessaire pour une paix juste et durable.
L’envoi d’une force internationale de paix, sous l’égide de l’ONU, servant à la fois à la protection des populations civiles et au maintien d’un cessez-le-feu est indispensable.
Malgré l’opposition des États-Unis et d’Israël, la France et l’Europe doivent, à mon sens, persister dans cette voie pour créer les conditions du déploiement d’une telle force.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma considération distinguée.