Un choix de société
Perte d’autonomie des personnes âgées et vieillissement de la population -
Par Michelle Demessine / 21 octobre 2013Madame Michèle Delaunay
Ministre déléguée chargée des
Personnes âgées et de l’Autonomie
14, avenue Duquesne
75007 Paris
Madame la Ministre,
Mardi, à l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre a annoncé un projet de loi de programmation et d’orientation prévu pour 2014 sur la perte d’autonomie des personnes âgées.
Alors que le nombre de personnes concernées va augmenter d’1,5% par an jusqu’en 2040, je me félicite de l’annonce d’une telle réforme là où le gouvernement précédent avait reculé face à la montagne budgétaire qu’elle représente.
On estime, en effet, que c’est à terme 10 milliards d’euros supplémentaires que la Nation devra mobiliser chaque année, en plus des 24 milliards d’euros d’aides publiques prévues à ce jour.
Mais au-delà, il s’agit d’un véritable choix de société.
Face à la manne financière potentielle que cela représente pour les assureurs privés, c’est, à mon sens, plus que jamais l’occasion d’affirmer la défense d’une protection sociale solidaire ainsi que d’une Sécurité Sociale renforcée conformément aux principes qui l’ont fondée en 1945. Il en dépendra de la qualité du système de soins et d’aides à la vie quotidienne qui sera organisé pour accompagner et compenser la perte d’autonomie.
Cela passe, il me semble, par une prise en charge solidaire qui doit permettre de garantir une égalité de traitement des personnes sur l’ensemble du territoire, par des personnels bien formés disposant de droits et d’un statut ainsi que d’un financement solidaire qui doit mettre à contribution les entreprises dans le cadre de la protection sociale.
Consciente des arbitrages budgétaires conséquents que ce futur projet de loi induit, je souhaiterais donc savoir quelles sont les mesures que vous envisagez à ce stade pour répondre aux attentes des 2,6 millions de personnes et leurs familles concernées à ce jour et faire face, demain, au vieillissement de la population.
Je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de ma haute considération.