1,5 milliards d’économie sont demandés aux offices HLM
Situation des bailleurs sociaux dans les Côtes d’Armor -
Par Christine Prunaud / 16 novembre 2017Monsieur le Ministre,
Je souhaite attirer votre attention sur l’inquiétude des bailleurs sociaux des Côtes d’Armor pour la pérennité de leurs missions et l’avenir de leur structure. Dans ce Département, 9 bailleurs gèrent 21 700 logements et en produisent près de 600 par an. La demande est en constante augmentation puisque seulement 3000 logements ont été attribués en 2016, pour 8300 demandes.
1,5 milliards d’euros d’économie seraient demandé dès 2018, aux organismes HLM. Que cette réduction des dépenses de l’Etat se fasse directement via l’APL, ou via l’augmentation d’une taxe fléchée vers la CGLLS, représente in fine, une perte considérable pour les bailleurs sociaux. En conséquence, les six organismes ayant leur siège dans le département, envisagent, d’ores et déjà un potentiel financier ou un autofinancement net HLM négatif d’ici à 2021. Deux d’entre eux déplorent passer ce cap dès l’an prochain.
Par exemple, pour Terre et Baie Habitat, une baisse de 63€ par loyer et par mois engendrerait une perte de 2,2 millions d’euros, c’est à dire la totalité de son autofinancement. C’est en effet près de 60 % de leur locataire qui perçoive les APL. C’est donc, pour ce seul bailleur, une réduction prévue d’investissement de 7 millions d’euros dans la construction et de 6,5 millions d’euros dans la réhabilitation. C’est aussi, pour ce seul organisme, 50 logements par an qui ne sortiront pas de terre. De plus, la réduction de l’investissement dans ce secteur, va directement impacter les carnets de commandes des entreprises locales du bâtiment.
Beaucoup d’effort sont déjà faits dans les territoires ruraux pour mutualiser les services et les équipements des organismes HLM. Ces organismes de tailles raisonnables sont des acteurs de proximité du territoire, de sa population et de ses élus. La situation de chaque locataire est souvent bien connue et l’accompagnement est souvent individuel. Ce n’est pas le schéma que pourront adopter des organismes de tailles démesurées.
C’est pourquoi, je vous demande de considérer avec bienveillance les difficultés des acteurs de logements sociales en Côtes d’Armor. Connaissant votre attachement à la promotion et au développement de nos territoires, je suis certaines que vous saurez appréhender avec discernement cette situation.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.