Ali Al-Nimr est victime de la violence d’un pouvoir qui se croit tout permis de par sa puissance financière
Arabie Saoudite -
Par Éliane Assassi / 24 septembre 2015M. Laurent Fabius
Ministre des Affaires Étrangères
et du Développement International
Lettre ouverte d’André Chassaigne et d’Eliane Assassi.
Monsieur le Ministre,
Les parlementaires communistes, républicains et citoyens réunis aujourd’hui à Oissel pour leurs journées parlementaires ont lancé un appel fort, urgent, en faveur du jeune Ali Al-Nimr, menacé de décapitation et de crucifixion par le régime autocratique d’Arabie Saoudite.
Le tort de ce jeune de 21 ans est d’avoir participé, il y a trois ans, à une manifestation qui ne plaisait pas au Roi et à son entourage.
Ali Al-Nimr est victime, comme de nombreux autres manifestants, opposants politiques ou religieux de la violence d’un pouvoir qui se croit tout permis de par sa puissance financière.
Cet acte inadmissible, odieux, atteint les sommets de l’ignominie alors que l’Arabie Saoudite s’apprête à présider un organe important de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU.
Nous estimons, Monsieur le Ministre, que cette attitude mérite un sévère rappel à l’ordre de la communauté internationale, de l’Union européenne, mais aussi de la France qui entretient des relations étroites avec cette monarchie, sur les plans économique et diplomatique.
Monsieur le Ministre, ne faut-il pas reconsidérer la nature des relations bilatérales entre notre pays et l’Arabie Saoudite ?
L’émotion est grande dans le monde et la France. Tout doit être mis en œuvre pour sauver ce jeune homme. Nous comptons sur une action déterminée, rapide du gouvernement et tout particulièrement de votre ministère, car chaque heure compte.
L’intervention pour les Droits de l’Homme ne peut être à géométrie variable. Aucune région du globe, pour quelque raison que ce soit, ne peut échapper à l’application de ces principes universels.
Certains, Monsieur le Ministre, de l’attention que vous porterez à cette demande qui s’ajoute à de nombreuses autres, nous vous prions de bien vouloir agréer l’expression de notre considération distinguée.