L’immensité des problèmes à résoudre exige que les pouvoirs publics, dont l’État, s’y attellent en urgence
Inondations en Seine-et-Marne -
Par Marianne Margaté / 15 octobre 2024Lettre à Madame Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques
Madame la Ministre,
Au moins 141 communes sur les 507 que compte la Seine-et-Marne ont été touchées à des degrés divers par les inondations résultant de la dépression Kirk. Il en est ainsi notamment des communes concernées par les débordements du Grand Morin. Le Centre Opérationnel Départemental (COD) a été activé et les pompiers sont à pied d’œuvre pour venir au secours des populations durement éprouvées par des inondations de plus en plus récurrentes ces dernières années. La Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises a décidé de mettre en place une procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle accélérée au profit des communes de la Seine-et-Marne touchées par des inondations par ruissellement ou débordement de cours d’eau entre le 08 et le 11 octobre dernier. Il me semble cependant qu’au vu de la gravité et de l’urgence de la situation il est essentiel que l’État aille plus loin. L’Etat devrait entamer une action auprès des assurances pour accélérer les avances et la venue d’experts. Il s’agirait de contribuer à créer les conditions avec tous les acteurs concernés pour que les experts puissent tenir des permanences et que soit mis en place un accompagnement des habitants dans la formalisation de leurs dossiers. Il s’agirait également que l’État fasse un effort en vue de prendre en charge les franchises qui restent à la charge des habitants malgré cette procédure d’urgence. Il y a enfin nécessité de mobiliser tous les moyens de l’Etat pour refaire fonctionner tous les services publics au plus tôt.
Par ailleurs comme l’ensemble de mon groupe parlementaire j’estime qu’à l’occasion de ces catastrophes récurrentes en Seine-et-Marne et ailleurs, le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) mis en place en 1995 par Michel Barnier, actuel Premier Ministre, devrait être augmenté drastiquement et son périmètre d’action étendu. Je vous rappelle que le groupe CRCE-K avait au moment du PLF 2024 proposé d’augmenter de 100 millions d’euros ce fonds.
La nécessité se fait également sentir, et ce dans l’esprit de la mission conjointe de contrôle relative aux inondations survenues en 2023 et au début de l’année 2024, de mettre très rapidement en place des études permettant une identification précise des causes de ces inondations à répétition en Seine-et-Marne notamment. Au-delà de l’aspect local il s’agit d’une question d’intérêt national. De plus en plus de voix se font entendre parmi des élus seine-et-marnais, dont les populations ont été touchées de plein fouet par les inondations, en faveur d’un renforcement voire d’un rehaussement des berges du Grand Morin et de bassins de rétention dans les zones d’expansion des crues.
Par ailleurs en conséquence de cette catastrophe les transports en commun ont été fortement impactés. Si certains d’entre eux, comme la liaison Coulommiers-Paris, ont pu reprendre, la circulation des trains de la ligne P de et vers Château-Thierry et La Ferté-Milon, celle des TER Grand Est en direction d’Épernay et Châlons-en-Champagne ainsi que le trafic fret sur cet axe sont depuis interrompus.
Selon les premières expertises menées par les équipes SNCF Réseau, les travaux nécessaires pour évacuer environ 5 000 m³ de terre instable et stabiliser la zone prendront au moins deux semaines, ce qui a des conséquences préjudiciables sur l’ensemble du réseau.
A la lumière de ces éléments on voit que l’immensité des problèmes à résoudre exige que les pouvoirs publics, dont l’État, s’y attellent en urgence.
Je vous serais reconnaissante, Madame la Ministre, de bien vouloir m’indiquer ce que vous comptez faire en ce sens.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.