les associations ont besoin d’un investissement massif de l’État
Poursuite des missions des associations à caractère social -
Par Christine Prunaud / 7 avril 2020Lettre à la Secrétaire d’Etat chargé de la solidarité
Madame la Secrétaire d’État,
Je souhaite attirer votre attention sur la situation des associations caritatives dans le contexte actuelle de crise sanitaire. L’épidémie liée au coronavirus COVID-19 met une nouvelle fois en lumière la nécessité du maintien et de la pérennité des associations à vocation sociale. Elles aussi se retrouvent dans une situation de grande fragilité et ne savent pas comment assurer pleinement leurs missions.
Plus que jamais, elles sont en première ligne, les demandes d’aides se multiplient sur notre territoire, et vont encore s’accroître dans les semaines à venir. Pour y répondre les bénévoles et salariés de ces associations ont fait preuve de réactivité depuis le début de cette crise, et par leurs propres moyens ont tenté de venir en aide de manière urgente auprès des publics en difficulté. De plus, l’interdiction d’initiatives collectives qui permettent à de nombreuses associations de récolter des fonds, fragilisent fortement leurs finances.
Pleinement mobilisées, les associations ont besoin d’un investissement massif de l’État. Lors de la discussion du PLF rectificatif, mon groupe a porté un amendement visant à créer un fonds spécifique pour ces associations. Malheureusement cette idée n’a pas été retenue par le Gouvernement mais sans proposer d’autres solutions par ailleurs.
Si aucune entreprise ne doit faire faillite suivant l’engagement présidentiel, il doit en être de même pour les associations. Que comptez-vous proposer pour les accompagner dans cette période inédite et assurer leur avenir par la suite ?
Je pourrais vous citer plusieurs exemples de mon département qui illustrent les besoins urgents en la matière : le secours populaire qui se voit obligé de faire des « cagnottes en ligne » sur les réseaux sociaux, le manque de protections, les petites communes où les bénévoles sont contraints d’utiliser leur propre véhicule pour aller chercher des colis alimentaires et effectuer les distributions à domicile, les restaurants du cœur à Saint-Brieuc en manque de bénévoles menaçant les jours d’ouverture...
Cette crise sanitaire ne gomme pas les différences sociales, au contraire, elle les accroît.
Parce que la solidarité face à ce virus doit se conjuguer à l’ensemble de la population, je compte sur votre bienveillance pour apporter des solutions concrètes et effectives aux associations œuvrant auprès des plus fragiles.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la Secrétaire d’Etat, en l’assurance de mes sincères salutations.