Prendre des mesures concrètes et fortes visant à combattre les groupes violents d’extrême-droite
Il est impossible de laisser se banaliser des actes violents motivés par des théories racistes -
Par Pierre Laurent / 25 mai 2022Lettre au Ministre de l’Intérieur
Monsieur le Ministre,
Dans la nuit de vendredi 13 à samedi 14 mai un jeune homme a été abattu d’une balle dans la tête à Paris dans le 18e arrondissement. Son meurtrier présumé est une figure des sphères d’extrême-droite.
A peine deux mois plus tôt Federico Martin Aramburu, ancien rugbyman argentin, a été abattu en pleine rue à Paris le 19 mars, par des tirs dans le 6e arrondissement de Paris. Les deux agresseurs présumés sont des militants d’extrême droite, anciens membres du GUD. Il est à noter qu’une grande partie du monde du rugby a dans une tribune dénoncé les circonstances de la mort de Frederico Martin Aramburu. Les signataires y ont souligné « l’aspect dangereux de l’idéologie défendu par ceux dont Federico a été la victime. Il a été tué, car il a pris position contre le racisme et c’est un acte intolérable ».
Les récentes mises en examen et les placements sous contrôle judiciaire de membres parisiens du groupe d’extrême-droite « Vengeance patriote » pour motif d’association de malfaiteurs terroriste criminelle reflètent également une situation inquiétante.
Parmi d’autres j’ai à de nombreuses reprises attiré l’attention du gouvernement sur cette situation lourde de dangers. Ainsi, par exemple, le 22/02/2018 j’ai interpellé votre prédécesseur par question écrite sur le groupuscule d’extrême-droite nommé la division nationaliste révolutionnaire (DNR) et le 18/06/2020 j’ai attiré votre attention par question écrite également sur le groupe violent d’extrême droite qui se désigne par le nom « zouaves de Paris ». J’ai à chaque fois demandé ce que le gouvernement comptait faire en vue de mettre fin aux activités et à l’existence de ces groupes dangereux sans recevoir de réponses.
J’ai noté que le 20 janvier dernier vous aviez souligné à juste titre qu’il y a « une sorte de complaisance désormais pour l’extrême droite dans notre pays », qu’à ce sujet « désormais, les vannes sont ouvertes, et quand il n’y a plus de bornes, il n’y a plus de limites ». Vous dénonciez le même jour « les petits pas de la bête immonde ».
Nous ne pouvons laisser se banaliser ces actes violents motivés par des théories racistes dont on vient encore de voir aux Etats-Unis à quelles extrémités elles pouvaient conduire. Au vu de la gravité de la situation, illustrée notamment par les trois évènements évoqués ci-dessus, je vous serais reconnaissant de communiquer les informations dont vous disposez sur l’ampleur de ces réseaux et des menaces associées et de me dire quelles mesures concrètes fortes vous envisagez visant à combattre ces groupes violents afin de mettre en cohérence vos paroles récentes et vos actes.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.
Pierre Laurent