Quel contrôle des sites Seveso dans le Nord ?
Courrier au Préfet de la Région Hauts de France -
Par Eric Bocquet et Michelle Gréaume / 1er octobre 2019Monsieur le Préfet,
L’incendie de l’usine Lubrizol amène, bien au-delà de l’agglomération rouennaise, son lot d’interrogations compréhensibles et l’exigence légitime de totale transparence sur les causes, les responsabilités et les conséquences de cette catastrophe industrielle.
Selon les informations rendues publiques, l’usine Lubrizol avait connu en 2003 une fuite de gaz toxique ce qui lui avait valu une sanction administrative pour négligence. En 2017, la Préfecture de Seine-Maritime l’avait mise en demeure suite à 17 manquements constatés. Et malgré tout, la catastrophe est arrivée.
De manière plus générale, les chiffres du Ministère de l’Écologie indiquent que 1 036 accidents ont été déclarés en 2018 dans les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
Ces chiffres alarmants sont à mettre en parallèle avec la diminution importante du nombre des inspections réalisées : 18 196 en 2018 contre plus de 30 000 en 2006. Ainsi, moins les inspections sont nombreuses et plus il y a de déclarations d’accidents.
C’est pourquoi nous nous interrogeons quant au suivi et au contrôle des 158 établissements classés Seveso (dont 96 au seuil haut) implantés dans notre région.
A cette suite, nous souhaitons connaître le nombre et la nature des contrôles effectués, les sanctions éventuelles, les mesures de prévention des risques et accidents potentiels, et enfin le niveau d’information et de protection des populations et des salariés concernés.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance nos salutations distinguées.