Une procédure politique maquillée en procès de droit commun
La France doit appuyer la lutte des Marocains en faveur d’un respect des droits humains -
Par Pierre Laurent / 17 mars 2021Lettre à Emmanuel Macron, Président de la République
Monsieur le Président de la République,
Je me permets d’attirer votre attention sur Monsieur Maati Monjib. Monsieur Monjib vit au Maroc et a la nationalité française ainsi que la nationalité marocaine. Il est historien et militant des droits humains. Cette dernière activité lui a valu, comme de nombreux autres Marocains, d’importants déboires, dont une condamnation à un an de prison pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « escroquerie » au Maroc.
Nombre de Marocains, dont les défenseurs locaux des droits humains, estiment qu’il a été l’objet d’une procédure politique maquillée en procès de droit commun. Ils réclament sa mise en liberté et le respect de son droit à un procès équitable, à sa liberté d’opinion et d’expression et au respect de sa dignité. A l’instar de mes amis et collègues parlementaires communistes je ne peux qu’appuyer cette demande et vous serais reconnaissant de bien vouloir m’indiquer ce que vous comptez faire face à celle-ci.
Par ailleurs je vous informe que notre compatriote, qui souffre de troubles cardiaques et de diabète, vient de débuter dans son lieu de détention une grève de la faim pour clamer son innocence, ce qui souligne, s’il en était besoin, l’urgence de la situation.
La France a des liens importants avec le Maroc et une résolution favorable de la situation de Monsieur Maati constituerait un signe favorable en ce qui concerne l’amélioration du respect des droits humains dans ce pays qu’un nombre croissant de Marocains désire ardemment. Je suis persuadé que vous pouvez y contribuer.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de ma haute considération.
Pierre LAURENT