réouverture de 130 hébergements provisoires, au Fort de Nogent, sans aucune concertation.
Par Jean-François Voguet / 17 octobre 2007Lettre à Madame Christine Boutin
Ministre du logement et de la Ville
Madame la Ministre,
Lors de votre venue ce jour au Fort de Nogent, vous avez convenu du manque de concertation en amont de l’installation de 130 places d’hébergement provisoire destinées aux personnes sans domicile fixe de Paris sur ce site.
Comme en février dernier, les élus de la République que nous sommes et la population de Fontenay ont été mis devant le fait accompli. Depuis la réouverture du site, aucun courrier, aucune demande de rencontre de la part de votre ministère, ni de la préfecture ne nous ont associés à ce dispositif. C’est mal connaître les Fontenaysiens que de ne pas leur avoir fait confiance quant à la tolérance et la tradition d’accueil dont ils font montre depuis longtemps.
Fontenay et sa population s’honorent d’avoir une politique de solidarité envers les plus démunis.
Nous soutenons « La Halte Fontenaysienne », structure implantée sur notre territoire au cœur d’un quartier pavillonnaire et qui domicilie, accueille, accompagne plus de 300 personnes sans domicile.
Nous participons à la gestion d’un « Hôtel Social » de 32 chambres conventionnées par l’Etat.
Depuis plus d’un an, notre ville a vu un Hôtel de tourisme transformé, sans agrément, par son propriétaire en chambres pour 60 familles avec enfants, sans solution d’hébergement, et placées par le SAMU Social de Paris, L’Aide Sociale à l’Enfance de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne.
Nous nous félicitons de mettre en œuvre, avec les Fontenaysiens, une politique de mixité sociale et d’aide aux personnes les plus fragilisées.
Plus de 30 % des logements de notre commune relèvent du parc social conventionné.
Vous comprendrez que l’exigence d’une table ronde, que je vous remercie d’avoir acté publiquement, était le minimum pour que ce dispositif puisse cohabiter en harmonie sur notre territoire.
Pour autant, je resterais vigilant, car si je ne remets nullement en cause la nécessité pour l’Etat de répondre à sa mission de protection en mettant à l’abri de la rue les personnes qui n’ont pas de toit, je sais aussi d’expérience que la solution pour cette population ne passera que par un hébergement pérenne.
Ce qui pose la question de la construction de logements en nombre suffisant partout, de l’application de la loi SRU et de la loi de REQUISITON de logements vacants que le Gouvernement ne fait pas appliquer, l’arrêt des expulsions locatives qui excluent et jettent à la rue de nombreuses familles, l’instauration d’un MORATOIRE est une décision qui peut être prise rapidement.
Personne ne se construit, ne s’insère dans une société qui ne le reconnaît pas. Or aujourd’hui, « journée mondiale du refus de la misère », il n’est pas acceptable que des hommes, des femmes, des enfants, où qu’ils soient sur notre territoire, n’aient accès à ce droit fondamental qu’est le logement, élément incontournable de cette reconnaissance.
Recevez, Madame la Ministre, mes salutations distinguées.