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Les questions cribles

Comment les retraités pourront-ils se loger décemment avec si peu de ressources ?

Réforme des retraites -

Par / 12 octobre 2010
Comment les retraités pourront-il se loger décemment avec si peu de ressources ?
Comment les retraités pourront-ils se loger décemment avec si peu de ressources ?

J’orienterai ma question, en lien avec le débat des retraites, sur la problématique de l’accès au logement des retraités.

Un récent rapport sur l’état du mal logement en France de la fondation Abbé Pierre rappelle que tous les séniors ne sont pas riches et bien portants comme madame de Bettencourt.

600 000 personnes âgées vivent actuellement avec une allocation de solidarité de 628 euros, ce qui les place sous le seuil de pauvreté, comme 8 millions de nos concitoyens aujourd’hui dans notre pays.

Comment se loger avec si peu de ressources ?

Votre réforme des retraites va accentuer ce dysfonctionnement par un mécanisme très simple : l’allongement des durées de cotisations, cumulée avec le report de deux années de l’âge légal de départ à la retraite va conduire à une diminution du montant des pensions.

Pourtant, nous savons très clairement que seule une politique publique volontaire en matière de revenus et donc de pensions peut concrètement favoriser l’accès au logement.

Cela est loin d’être le cas aujourd’hui : les prix des logements ont doublé en moins de dix ans et les loyers ont augmenté de 30 % à 50 % pendant la même période ! A l’évidence, les ressources des ménages n’ont pas suivi un tel rythme. Ainsi, la CLCV et la fondation Abbé Pierre, estiment à 500 000 le nombre de ménages qui présentent des impayés de loyers de deux mois ou plus, soit une augmentation sur quatre ans de 96 % dans le parc privé et de 58 % dans le public. Ceci sans compter, les aides personnelles au logement, qui en fonction de leur faible revalorisation ont entrainé une diminution de la solvabilisation de plus de 11 %.

Cette perte de pouvoir d’achat s’inscrit dans le cadre d’une politique du logement délétère, caractérisée par la diminution continue des aides à la pierre, notamment par la prochaine ponction des organismes HLM de l’ordre de 340 millions par an et l’obligation qui leur ait faite de vendre leur patrimoine.

Aujourd’hui, il manque 900 000 logements selon Christophe Robert, délégué de la Fondation Abbé Pierre.

Il est clair que votre gouvernement mène une politique en rupture avec les valeurs qui sont au coeur de la République, qui sont celles de la fraternité et de la solidarité.

Aujourd’hui, c’est à chacun selon ses moyens, nous aurons la retraite obtenue individuellement par la voie de la capitalisation et non de la répartition. Et nous pourrons nous loger, sous l’unique condition d’être solvables.

Oui, les logements sont chers, Oui les retraités non fortunés pourront de moins en moins se voir garantir un droit au logement. Et cela d’autant plus que leur situation spécifique nécessite bien souvent des aménagements particuliers.
Ma question sera donc simple : quand ce gouvernement va-t-il entendre, et notamment en ce jour de manifestation, la voie du peuple ?

Plus particulièrement, Monsieur le Ministre, quelles mesures comptez-vous prendre pour faciliter l’accès au logement de ces populations fragilisées que même les bailleurs sociaux hésitent à accueillir dans leur contingent ?

M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. - L’allongement de la vie en France pose en effet la question du logement. Si le Gouvernement veut accélérer l’accession à la propriété, c’est aussi pour sécuriser la retraite des Français.

Dans le cadre du Grand emprunt, 1,25 milliard d’euros seront consacrés à l’amélioration de l’accessibilité. L’APL a augmenté de 6 % pour faire face à ces problèmes.

Non, les 340 millions ne seront pas payés par les locataires. L’augmentation des loyers sera désormais plafonnée : la contribution ne pourra en aucun cas être répercutée sur les locataires.

Mme Odette Terrade. - Monsieur le ministre,
Votre réponse nous démontre une nouvelle fois que nous ne portons absolument pas les mêmes valeurs.

Certes, on vit plus longtemps, mais pour beaucoup avec moins d’argent.
Je reprendrais pour illustration l’exemple de la décision récente de ponctionner 340 millions par an sur le dos des offices HLM, et au final dans les poches des locataires.

Cette mesure en affaiblissant la capacité de construction des offices, va également se traduire par une hausse des loyers. Ceci sans compter que la file d’attente des demandes va s’allonger, même chose avec le pouvoir de … des APL quand le revenu maximum des plafonds était de 2,4 SMIC en 1977 pour une personne et qui n’est plus que de 1,07 SMIC en 2007 !
Comment accepter que votre politique, en terme de logement social, soit financée par seule contribution des locataires HLM quand la Nation entière finance le bouclier fiscal qui correspond à 640 millions réservés aux 19 000 foyers les plus aisés.

Vous tournez le dos à une République solidaire alors qu’à l’inverse nous nous prononçons pour un grand service public du logement répondant à ce droit fondamental, le droit au logement pour tous !

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