Les questions d’actualité
Ces actes sont révélateurs d’une situation qui se dégrade et dont le gouvernement est totalement responsable
Violences scolaires -
Par Jean-François Voguet / 18 février 2010Les agressions d’élèves survenues dans l’académie de Créteil suscitent de vives émotions, des craintes, et des colères.
Nous partageons ces sentiments.
Ces actes sont révélateurs d’une situation qui se dégrade et dont vous êtes totalement responsable.
Moins de surveillants, d’infirmières, de médecins, d’assistantes sociale, moins d’enseignants.
Votre politique : c’est toujours moins pour l’école.
Et ce n’est pas en transformant nos écoles en sanctuaires que vous réglerez les problèmes.
C’est votre politique éducative qu’il faut changer.
Elle est fondée sur la ségrégation sociale et territoriale et son moteur est la sélection par l’échec qui écrème et met de côté.
Qui dira combien l’échec scolaire infligé à des centaines de milliers d’enfants et de jeunes, est d’une telle brutalité, qu’elle les affecte durablement, les fragilise, les déstabilise, brise leur rêve et leur avenir ?
Il n’y a pourtant pas de gêne du retard et de l’échec scolaire. Ils pourraient tous réussir leur parcours scolaires.
En fait, c’est toute votre politique marquée du sceau de l’injustice sociale qui est à la racine de cette violence qui ronge notre société, nos établissements scolaires et notre jeunesse, qui ronge nos villes et nos quartiers où la souffrance sociale s’est installée.
C’est elle qui engendre l’exclusion et la colère.
C’est elle qui est à l’origine de toutes les pertes de valeurs, de toutes les dérives et ouvre la porte à toutes les violences.
Et vos politiques sécuritaires n’y changent rien.
Depuis 8 ans vous ne cessez de renforcer la surveillance, les contrôles, les arrestations, les sanctions et pourtant, partout, la violence se développe.
Aussi il est urgent de reconnaitre votre échec.
Dans ce contexte, faite face à vos responsabilités et arrêter de tourner en dérision les revendications qui montent.
Personne ne parle d’un surveillant par élève, mais toute la communauté éducative, parents, enseignants, élèves, vous demande la présence d’adultes en plus grand nombre.
Allez-vous enfin les écouter et les entendre ?
Allez-vous en particulier mettre fin aux suppressions de postes ?
Monsieur le Ministre,
Vous devriez méditer cette phrase de Victor Hugo « Ouvrez une école, vous fermerez une prison ».
Aussi, plutôt que d’organiser les Etats généraux de la sécurité à l’école, ne serait-il pas temps d’organiser un Grenelle de l’éducation pour mettre en œuvre une vrai réforme, qui place au cœur de ses enjeux la réussite scolaire de tous les élèves ?
Cela devient urgent.
C’est pourquoi nous vous demandons de faire de l’éducation une vraie priorité nationale.