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Partout en France, les élus municipaux sont contraints à des regroupements forcés

Schémas départementaux de coopération intercommunale -

Par / 7 juillet 2011
Partout en France, les élus municipaux sont contraints à des regroupements forcés
Partout en France, les élus municipaux sont contraints à des regroupements forcés

En ce moment même, en pleine période estivale, l’ensemble des conseils municipaux et des conseils communautaires doivent se réunir afin de donner leur avis sur les schémas départementaux de coopération intercommunale.

Conformément aux circulaires ministérielles, les préfets proposent de nouveaux périmètres communautaires, mais l’examen des projets et des compétences est reporté à plus tard – j’ai envie de dire « trop tard ».

Partout en France, le+s élus municipaux se sentent contraints à des regroupements forcés, sans qu’ils aient le temps et les moyens d’en discuter sérieusement, de consulter leur population, puisqu’ils n’ont pas été élus sur ces choix, et de formuler des propositions alternatives.

Pourtant, ces regroupements vont réduire leur pouvoir d’intervention et nos concitoyens vont y perdre une part de leur souveraineté par un éloignement forcé des centres de décision appelés à définir l’avenir de leur commune.

Cette réforme est une offensive sans précédent contre notre démocratie locale, pourtant l’un des piliers essentiels de notre République, et contre les services publics locaux, si utiles à notre population.

M. Guy Fischer. Elle a raison !

Mme Marie-France Beaufils. C’est ce que ressentent les élus locaux, comme je le constate actuellement sur le terrain.

Dans de nombreux départements, les propositions soumises par les préfets vont réduire de moitié le nombre des intercommunalités que les élus locaux avaient mis des années à construire. Elles vont les contraindre à des regroupements sans aucune vision partagée pour le territoire concerné et ses habitants.

M. Roland Courteau. Eh oui !

Mme Marie-France Beaufils. Elles vont, bien souvent, rompre des coopérations existantes qui ont fait la preuve de leur efficacité.

Par ailleurs, dans aucun département les élus municipaux ne disposent d’éléments fiscaux et financiers fiables leur permettant de prendre leurs décisions en ayant une juste vision du cadre budgétaire à venir.

M. Guy Fischer. Très bien.

Mme Marie-France Beaufils. Ainsi, vous les obligez à délibérer en aveugles, alors qu’ils vont engager l’avenir de leurs communes, de leurs établissements publics de coopération intercommunale et de leurs habitants. (Marques de dénégation sur les travées de l’UMP.)

Ce n’est pas acceptable !

Aussi, monsieur le Premier ministre, pour donner aux élus locaux la capacité d’élaborer des propositions plus conformes à leurs attentes et à celles de leurs populations, nous vous demandons de prendre d’urgence toutes les mesures législatives et réglementaires qui s’imposent afin de reculer toutes les dates butoirs imposées par la loi du 16 décembre dernier. (Applaudissements sur les travées du groupe CRC-SPG et du groupe socialiste.)

M. Guy Fischer. Elle a respecté son temps de parole !

M. le président. La parole est à M. le ministre chargé des collectivités territoriales.

M. Philippe Richert, ministre auprès du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, chargé des collectivités territoriales. Madame la sénatrice, vous m’interrogez sur la mise en œuvre de la loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales.

J’ai participé, la semaine dernière, à la réunion que tenait l’Association des maires de France, l’AMF, avec l’ensemble des présidents des associations départementales de maires et des rapporteurs des commissions départementales de coopération intercommunale. À cette occasion, nous avons pu constater ensemble que, concernant l’intercommunalité, nous nous accordions très largement sur les objectifs de la loi. Je le répète, en ce qui concerne le bloc communal, la loi fait largement consensus !

Pour autant, est-elle facile à mettre en œuvre ? Certainement pas, pour la simple raison que tout changement dans l’organisation territoriale est source de complexités, parfois même de frustrations ou de peurs.

C’est pourquoi nous avons souhaité que cette loi soit appliquée avec la plus grande souplesse. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)

À présent que les préfets ont élaboré les projets de schéma départemental de coopération intercommunale, s’ouvre une période de trois mois pendant laquelle seront consultées les communes et les intercommunalités directement impliquées.

M. Guy Fischer. Pendant l’été, ce n’est pas sérieux !

M. Philippe Richert, ministre. Quand cette consultation sera achevée, les commissions départementales de coopération intercommunale disposeront d’un délai de quatre mois pour émettre leur avis. Les propositions de modifications seront mises aux voix.

Au final, les schémas départementaux de coopération intercommunale devront être arrêtés avant le 31 décembre 2011.

Il est exact que, dans certains cas, les communes et les intercommunalités rencontrent des difficultés pour disposer de l’ensemble des informations leur permettant de prendre leur décision en toute connaissance de cause.

M. Guy Fischer. À qui la faute ?

M. Philippe Richert, ministre. C’est la raison pour laquelle le curseur entre les deux délais précités, celui de trois mois et celui de quatre mois, pourra être ajusté afin qu’elles puissent disposer de toutes les informations nécessaires.

Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Qui va déplacer ce curseur ?

M. Philippe Richert, ministre. Par ailleurs, nous avons indiqué très clairement aux préfets, mais aussi aux présidents des commissions départementales, que j’ai eu l’occasion de rencontrer, ainsi qu’aux rapporteurs, que l’élaboration des schémas départementaux devait être le fruit d’une coproduction. (Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.) Nous leur avons demandé d’être à l’écoute les uns des autres.

M. le président. Veuillez conclure, monsieur le ministre.

M. Philippe Richert, ministre. Au final, si certaines situations le requièrent, la date butoir du 31 décembre 2011 pourra être dépassée. Nous sommes à l’écoute des élus locaux et leurs avis seront pris en considération.

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