Groupe Communiste, Républicain, Citoyen, Écologiste - Kanaky

Les questions d’actualité

Avec le vote de la loi, le contrôle de l’action du gouvernement est constitutionnellement l’autre grande prérogative du Sénat. Celle-ci s’exerce notamment au travers des questions d’actualités (deux jeudis par mois), des questions orales, avec ou sans débat, et des questions écrites.

Lire la suite

Pendant l’affaire Clearstream, les privatisations continuent

Par / 4 mai 2006

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers Collègues,

Monsieur le Ministre de l’Economie, ma question ne portera pas sur l’affaire Clearstream. Néanmoins je ne peux ne pas évoquer cette crise qui constitue moins une affaire judiciaire qu’une manifestation supplémentaire du dérèglement complet de la vie démocratique de notre pays. La faillite des hommes politiques et le désaveu qui frappe notamment le président de la République et le gouvernement doivent les conduire à prendre leurs responsabilités.
Et c’est bien de cela dont je veux parler.

Votre gouvernement, Monsieur le Premier ministre, doit cesser de poursuivre la transformation de l’économie de notre pays au service de la spéculation financière en tournant le dos à la satisfaction des besoins individuels et collectifs.

Vous n’en aviez déjà pas la légitimité, votre gouvernement ayant été composé à l’issu du référendum concernant le projet de constitution européenne, vous auriez dû mettre un terme à toutes les mesures de libéralisation de l’économie.
Vous n’en avez rien fait. Pire, en pleine tourmente du CPE, qui vous envoyait pourtant un nouveau signe fort de la désapprobation populaire à l’égard de votre action, vous avez poursuivi.

Vous avez ouvert le capital d’Aéroport de Paris, faisant peser de lourdes craintes sur la sécurité de ces plate formes aéroportuaires essentielles à l’économie de notre pays.

Vous avez bradé Alstom Marine, fleuron de l’industrie nationale de construction navale pour le plus grand bénéfices des actionnaires de Aker Yards.

Vous engagez de nouveau la financiarisation de l’épargne populaire avec la rapprochement de la Caisse d’Epargne et des banques populaires au sein de Natixis.

Vous vous apprêtez à remettre en cause la promesse faite par votre ministre de l’intérieur de maintenir le capital de l’Etat dans Gaz de France à hauteur de 70 % en organisant la fusion avec Suez.

Et vous organisez de fait dans le cadre des projets de loi « Sécurité et transparence nucléaire » et « Gestion des déchets nucléaires » les conditions d’entrée d’opérateurs privés dans le domaine si sensible de cette énergie.

Les conséquences de ces politiques sont pourtant catastrophiques : hausses des tarifs, baisse de qualité du service, perte d’emplois mais en même temps, il est vrai, augmentation continue des dividendes versée aux actionnaires.

Pour exemple, le plan d’entreprise 2005 / 2007 de GDF prévoit le doublement des dividendes versés aux actionnaires sur cette période.

Cette politique est dangereuse et antidémocratique par son caractère difficilement réversible. Elle est désavouée très majoritairement. Un nouveau sondage, un de plus, paru dans la presse ce matin, fait apparaître que 70 % des Français déclarent ne pas partager vos orientations économiques et sociales.

Pourtant , vous déclarez ce matin, je vous cite qu’"Il serait irresponsable de ne pas poursuivre et d’intensifier notre action. »
Je crois pour ma part qu’il serait beaucoup plus conforme à l’esprit républicain de respecter, enfin, l’expression populaire.

C’est pourquoi, au nom du groupe communiste républicain et citoyen, je vous demande de décider un moratoire sur toutes les dispositions en cours tendant à libéraliser davantage notre économie et, ce, jusqu’à la prochaine législature.
Etes-vous prêt à prendre cette décision, Monsieur le Premier ministre ?

M. BRETON, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.

Merci d’avoir posé cette question, monsieur le Sénateur ! Pendant que vous m’interrogiez, la France travaille, la France avance ! Cela vous gêne sans doute, mais c’est la vérité ! Pendant que vous parlez, la France gagne des parts de marché sur notre territoire, mais aussi à l’étranger. Qui dit cela ? Moi ? Non ! Tous les observateurs internationaux !

Depuis 2002, il nous a fallu remettre l’économie de la France dans le bon sens. Il a fallu la remettre au travail. Et c’est pourquoi nous avons proposé un train de réformes importantes pour permettre à notre pays de combler le retard accumulé.

Dans quelques instants, je vais m’envoler pour Bruxelles.

Or que voit-on de là-bas ? Que la France est le pays qui progresse le plus vite en Europe.

C’est grâce au gouvernement de M. de Villepin que le taux de chômage est passé, en moins d’un an, de 10,2 % à 9,5 % ! La plupart des experts tablent sur une baisse à 9 % d’ici la fin de l’année. Que cela vous plaise ou non, ce sont les chiffres !

Quant à notre croissance, elle est solidement campée entre 2 et 2,5 % , nous serions entre 0,6 et 0,7 % au premier trimestre, soit un rythme annuel compris entre 2,4 et 2,8 %. Ceci parce que nous avons augmenté le pouvoir d’achat des Français... C’est ainsi que ce gouvernement tient ses objectifs de maîtrise de la dépense publique et c’est cet équilibre qui est au cœur de la politique de M. de Villepin !

Les dernieres interventions

Les questions d’actualité L’école publique privée de moyens

Question d’actualité du 14 février sur l’avenir de l’école publique - Par / 15 février 2024

Les questions d’actualité Allez-vous demander la confiance ?

Question d’actualité au Gouvernement après la nomination de Gabriel Attal - Par / 18 janvier 2024

Les questions d’actualité 1000 milliards de perdus

... Mais pas pour les paradis fiscaux - Par / 25 octobre 2023

Administration