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Une gestion dans l’urgence, par à coups, inégale d’une académie à l’autre

Recrutement des enseignants -

Par / 13 novembre 2014
Une gestion dans l’urgence, par à coups, inégale d’une académie à l’autre

Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Madame la ministre, entre petites annonces de recrutement publiées sur internet par Pôle emploi et multiplication de classes sans professeur, l’actualité illustre une nouvelle fois bien cruellement la crise du recrutement des enseignants.

À ce titre, la Seine-Saint-Denis paye un très lourd tribut, à savoir 450 postes vacants en primaire, soit 38 classes sans enseignant, 322 contractuels recrutés en urgence et pas de remplaçants disponibles.

Après la suppression de plus de 80 000 postes et la destruction de la formation des enseignants par la droite, le Gouvernement a rompu avec cette logique et s’est engagé à créer 54 000 postes d’ici à 2017. Ce préalable était indispensable, mais il n’est pas suffisant, car la pénurie perdure. Les postes ouverts aux concours ne sont pas tous pourvus. On a dénombré, en 2013, 10 959 équivalents temps plein non exécutés.

M. Francis Delattre. Adressez-vous aux socialistes !

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Cette situation tient à plusieurs causes, comme le manque d’attractivité d’un métier peu valorisé et mal rémunéré ou des conditions de formation qui ne donnent pas aux étudiants les moyens de réussir le concours, avec des masters cumulant stages, recherche, préparation aux concours et validation.

Le résultat, c’est une gestion dans l’urgence, par à-coups, inégale d’une académie à l’autre. C’est l’emploi de contractuels jeunes, inexpérimentés, n’ayant ni formation ni concours, pour pourvoir les postes vacants.

Pour faire face à cette situation, il faut agir sur deux leviers à la fois.

Le premier levier, c’est la mise en place de véritables prérecrutements, ce que ne sont pas les emplois d’avenir professeur. Par ces prérecrutements, les étudiants ne seraient plus utilisés comme des moyens de remplacement, et l’on pourrait reconstituer un vivier d’enseignants de qualité tout en assurant la mixité sociale du corps enseignant.

Le second levier consiste à instaurer un plan pluriannuel de recrutement par discipline, s’appuyant sur les prévisions de départs en retraite et sur les effectifs d’élèves.

Madame la ministre, je vous demande de nouveau de mettre en œuvre cette véritable politique de recrutement. (Applaudissements sur les travées du groupe CRC.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Madame Gonthier-Maurin, vous évoquez le recrutement des enseignants dans notre pays. Je l’affirme une fois de plus : c’est là une des priorités majeures de notre gouvernement.

Il existe bel et bien une crise du recrutement des enseignants. Vous le savez, celle-ci a pris sa source dans la destruction massive des postes d’enseignantspar la précédente majorité. (Protestations sur les travées de l’UMP et de l’UDI-UC.)

Mme Catherine Tasca. Eh oui !

M. Alain Gournac. C’est faux !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Lorsqu’on détruit massivement des postes d’enseignants, on n’incite pas les jeunes qui commencent leurs études à se tourner vers les métiers de l’enseignement. Ce n’est pas très compliqué à comprendre, et il ne faut pas s’en étonner !

Qu’avons-nous fait depuis deux ans pour remédier à cela ? (Exclamations amusées sur les travées de l’UMP et sur quelques travées de l’UDI-UC.)

M. Alain Gournac. En effet, qu’avez-vous fait, aux manettes depuis deux ans ?

M. Didier Guillaume. Parlons des ouvertures de classes !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Nous avons créé des postes là où le précédent gouvernement en détruisait. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 22 206 postes ont déjà été créés depuis 2012. Le reste des créations prévues seront assurées d’ici à 2017, et nous atteindrons bien l’objectif de 60 000 nouveaux postes, comme nous nous y sommes engagés. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)

M. Jean-Louis Carrère. Très bien !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. La montée en charge des créations de postes est progressive et cohérente. On l’observe, sur le plan budgétaire, dans le projet de loi de finances, dont la Haute Assemblée s’apprête à engager l’examen : le budget triennal du ministère de l’éducation nationale est en hausse de 800 millions d’euros. Je rappelle qu’il augmentera de plus de 1 milliard d’euros au cours de la période à venir.

Certes, nombre de ces créations de postes concernent des professeurs stagiaires, c’est-à-dire des enseignants qui commencent leur parcours par une formation, et pour cause : nous avons voulu rétablir une formation qui, elle aussi, avait été détruite. (Eh oui ! sur plusieurs travées du groupe socialiste.) Cette dernière dure deux ans, et c’est un préalable nécessaire à la titularisation. En moyenne, 25 000 personnes entrent chaque année dans les nouvelles écoles supérieures du professorat et de l’éducation, les ESPE, tant il est vrai qu’apprendre cela s’apprend, contrairement à ce que semblait penser la précédente majorité. (Exclamations sur les travées de l’UMP et sur plusieurs travées de l’UDI-UC.)

Madame la sénatrice, je peux vous assurer que nos nouvelles ESPE ont un succès bien plus important que les instituts universitaires de formation des maîtres, les IUFM, que l’on a connus par le passé.

Cela étant, nous restons vigilants. Comme vous le soulignez, certaines disciplines sont moins attractives que d’autres. C’est notamment le cas des mathématiques. Voilà pourquoi je lancerai, dans quelques jours à peine, une grande stratégie nationale pour les mathématiques (Exclamations ironiques sur les mêmes travées.),…

M. Alain Gournac. Oh là !

M. Jean-Louis Carrère. Pour les mathématiques, on enverra M. Gournac ! (Sourires sur plusieurs travées du groupe socialiste.)

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. … avec Cédric Villani, que nous avons la chance d’avoir dans notre pays.

Les résultats de la politique que je viens de vous présenter sont déjà perceptibles, ne serait-ce que pour ce qui est du nombre de candidats aux concours. J’insiste sur ce point. Alors qu’en 2013, on dénombrait 40 000 inscrits au concours de professeur des écoles, pour ne citer que celui-ci, nous comptons plus de 70 000 inscriptions pour la session à venir, soit une augmentation de 75 % !

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