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Des pratiques de sélection illégales se multiplient dans les établissements

Inscriptions universitaires -

Par / 7 juillet 2016
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Des pratiques de sélection illégales se multiplient dans les établissements

Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Monsieur le secrétaire d’État, 700 000 lycéens viennent de prendre connaissance des résultats du baccalauréat. Mais tous savent que, pour entrer à l’université aujourd’hui, le bac ne suffit plus. Il y a, en réalité, une autre épreuve à franchir, à savoir l’obtention d’une réponse positive au vœu formulé lors de l’inscription sur la plateforme d’admission APB, pour admission post-bac.

Cette année, selon vos estimations, de 30 000 à 35 000 étudiants supplémentaires sont attendus à la rentrée, alors que le budget de l’enseignement supérieur n’augmente qu’à la marge.

C’est pourquoi, faute de moyens supplémentaires pour répondre à la hausse des effectifs, des pratiques de sélection illégales se multiplient dans les établissements.

Ainsi, le tribunal administratif de Bordeaux vient de condamner la pratique du tirage au sort pour déterminer les admis dans une filière sous tension.

D’autres pratiques sont tout autant condamnables. La plateforme d’admission peut en effet empêcher un jeune de s’inscrire dans la filière et l’établissement de son choix.

Par exemple, cet outil permet aux universités d’exclure de leur champ de recrutement les étudiants en réorientation ou non issus de leur académie, tout comme elles peuvent sélectionner sur dossier ces étudiants.

Cette sélection, souvent élitiste, remet en cause les principes d’égalité et renforce la sélection sociale qui frappe les étudiants issus des milieux populaires.

Monsieur le secrétaire d’État, comment comptez-vous mettre un terme aux pratiques de sélection illégales et permettre l’accueil en premier cycle universitaire de tous les titulaires du baccalauréat, comme vous y oblige le code de l’éducation, et quelles dispositions comptez-vous prendre pour que leurs choix soient respectés ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRC. – Mme Esther Benbassa applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche.

M. Thierry Mandon, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur, je voudrais tout d’abord vous donner quelques éléments factuels sur les premiers enseignements que nous pouvons tirer, pour la prochaine rentrée, de la mise en œuvre des réformes engagées avec Mme la ministre de l’éducation nationale.

La technique des vœux groupés permet aux futurs étudiants de choisir d’abord la matière qu’ils veulent étudier et ensuite d’ordonner les établissements universitaires de leur académie où ils souhaitent s’inscrire. Nous avons donné un certain nombre d’informations très importantes pour les futurs étudiants, notamment les taux de réussite en première année de licence en fonction du type de baccalauréat obtenu – pour les détenteurs de certains baccalauréats, d’autres orientations que la première année de licence en université sont probablement préférables –, et, pour la première fois, les débouchés professionnels d’un certain nombre de filières, les niveaux moyens de rémunération, le délai pour trouver un emploi à la sortie de ces filières.

Les premiers résultats sont très significatifs. À ce jour, plus de 80 % des étudiants ayant rempli le formulaire APB ont obtenu une proposition conforme à leur premier vœu dès le premier tour. Nous n’avions jamais atteint ce taux auparavant. En outre, grâce à ces méthodes, nous sommes parvenus à diviser par plus de deux le nombre des filières en tension, c’est-à-dire les filières dans lesquelles le nombre de demandes d’inscription excède les capacités d’accueil : il est passé de 189 l’an passé à seulement 78 cette année. Enfin, je suis en mesure de vous informer qu’il n’y aura cette année aucun tirage au sort pour l’accès à la première année commune aux études de santé, la PACES, et très probablement aucun tirage au sort pour l’inscription en première année de droit, malgré le succès très important de cette filière.

Nous parvenons donc à réduire le recours aux pratiques sélectives. J’ajoute, pour être tout à fait complet, que nous souhaitons que, au titre des améliorations qui seront apportées au système APB, les critères de refus d’admission dans les filières reconnues comme sélectives – classes préparatoires aux grandes écoles, instituts universitaires de technologie, sections de techniciens supérieurs – soient rendus publics. C’est le moins que nous puissions faire pour les futurs étudiants. (Applaudissements sur plusieurs travées du groupe socialiste et républicain.)

M. le président. La parole est à M. Bernard Vera, pour la réplique.

M. Bernard Vera. Monsieur le secrétaire d’État, je vous remercie de votre réponse, mais vous savez comme moi que, malgré ces mesures, la sélection à l’entrée des universités continue d’exister et que, aujourd’hui, celles-ci ne sont pas en capacité de satisfaire le premier choix de l’ensemble des candidats.

C’est le résultat de votre politique de réduction aveugle des déficits publics, pour reprendre les permes du rapport de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, la StraNES. Une autre voie possible, présentée dans ce même rapport, consisterait à exclure le budget de l’enseignement supérieur du calcul des déficits publics. Ce serait là une politique de gauche, une politique de justice et d’égalité.

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