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Les questions écrites

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Avenir des filiales chimiques et pétrochimiques des groupes pétroliers

Par / 15 septembre 2005

Le 23 décembre 2004, Robert BRET attire l’attention de Monsieur le Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie sur les restructurations annoncées, respectivement en février 2004 et avril 2004, par TOTAL et BP qui se traduisent notamment par une scission avec leurs secteurs chimie et/ou pétrochimie.

En outre, le 16 novembre 2004, le groupe BP annonçait sa décision de se retirer, pour la France et l’Ecosse, de toutes ses activités de raffinage.

Pourtant, nul n’ignore que BP n’est pas une société en difficulté, bien au contraire, puisqu’elle occupe le 2ème rang dans le tableau des plus grandes entreprises mondiales. D’ailleurs, les résultats des neuf premiers mois de l’année 2004 sont en hausse de + 25.98% par rapport à 2003, à hauteur de 12.56 milliards de dollars de profits.

Autant dire, que les manoeuvres n’ont pour visée que la recherche de toujours plus de profits financiers pour assurer les rentes des actionnaires, lesquels habitués à la rentabilité élevée du pétrole ne veulent plus des activités chimiques fortement consommatrices de capitaux pour une rentabilité moindre.

Sauf qu’on ne peut jouer impunément en bourse avec la chimie et la pétrochimie. De même on ne saurait admettre la délocalisation de ces industries au prétexte de la hausse des prix des matières premières, du faible dynamisme du marché local, de la concurrence avec les importations bon marché des produits du Moyen-Orient. Ces secteurs sont à riques et stratégiques. Ils nécessitent un contrôle de l’Etat. Sur ce point, il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement.

D’autre part, en décidant de se séparer des secteurs en aval que sont la chimie, la pétrochimie, voir la raffinerie, pour ne se concentrer que sur l’amont, la matière première, bien plus rentable, TOTAL et BP créent les conditions d’une grande fragilisation, voire de la disparition à terme de ces activités. Ce qui ne serait pas sans incidences pour le développement industriel et l’indépendance énergétique de la France.

L’industrie pétrolière et pétrochimique est porteuse de gros investissements qui nécessitent un rattachement à de grands groupes industriels ayant une capacité financière conséquente permettant de répondre aux investissements lourds indispensables pour développer et maintenir des productions essentielles pour le développement économique national.

Enfin et surtout, au-delà des considérations stratégiques, il lui rappelle que la Région PACA concentre les principales compagnies pétrolières et, a fortiori, pour l’instant, leurs filiales chimiques et pétrochimiques.

Il l’informe que les décisions de TOTAL et BP sont lourdes de conséquences non seulement pour l’emploi direct sur la plateforme de LAVERA, mais également pour l’emploi indirect sur le bassin d’emploi de l’étang de Berre-Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Conséquences humaines, sociales et économiques pour les salariés et leurs familles et pour les communes concernées.

En conséquence, et eu égard les préoccupations de son ministère en matière d’avenir de l’industrie chimique en France, il lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour s’opposer aux desseins de TOTAL et BP et préserver ainsi les activités pétrochimiques du bassin d’emploi de l’étang de Berre à Marseille ?

Réponse du ministère : Economie
publiée dans le JO Sénat du 15/09/2005 - page 2357

Annoncée le 19 février 2004 par le président-directeur général du groupe, la réorganisation des industries chimiques de Total a été confirmée, le 4 octobre 2004, avec le lancement de sa filiale Arkema. Dès l’origine, ce projet tendait à regrouper en trois blocs distincts la pétrochimie, la chimie de spécialités et une nouvelle entité regroupant la chlorochimie, les intermédiaires et les produits de performance dans le cadre d’Arkema.

Le chiffre d’affaires de chacun des secteurs est de 6,39 milliards d’euros pour la pétrochimie (37 %), 6,04 milliards d’euros pour les spécialités (35 %) et 4,83 milliards d’euros pour le nouvel ensemble (28 %).

La présentation faite par le groupe lors du lancement conduit toutefois à deux entités importantes : d’une part, Total Petrochemicals et, d’autre part, Arkema.

Arkema se présente comme un nouvel acteur de la chimie mondiale avec 90 implantations industrielles en Europe, Amérique du Nord et Asie, 35 sites en France, 4 centres de recherche et emploie 12 000 personnes. Le pôle représentant les produits vinyliques - chlorochimie, polychlorure de vinyle (PVC), compounds vinyliques et transformation aval tubes et profilés - représente 27 % du chiffre d’affaires d’Arkema, réalisés en grande partie sur le marché européen.
Ce marché, en excès de capacités et fortement concurrentiel, se caractérise par des cycles économiques très marqués avec une érosion continue des marges depuis de nombreuses années.

Face à une situation devant laquelle la société a du mal à générer des résultats équilibrés, elle considère qu’il est impératif de consolider ce pôle pour le rendre durablement compétitif et résistant à la conjoncture, avec en particulier la nécessité de retrouver un résultat positif en bas de cycle.
Un projet de plan dit de consolidation du pôle produits vinyliques a été présenté le 27 janvier 2005 au comité central d’entreprise d’Arkema. Ce projet sera soutenu, ainsi que l’a annoncé l’entreprise, par un programme d’investissements très importants de 300 millions d’euros sur cinq ans et s’articulera autour des axes suivants : le développement des unités les plus performantes ; l’arrêt des unités structurellement déficitaires ; la poursuite des efforts en matière de sécurité et de protection de l’environnement ; le prolongement des actions d’amélioration de la productivité.

Ce projet concerne l’ensemble des sites industriels français de la chlorochimie appartenant à Arkema : Saint-Auban, Saint-Fons, Balan, Jarrie, Fos, Lavéra et Berre. De son côté, British Petroleum a annoncé, le 1er avril 2005, son recentrage sur l’exploration-production et sa volonté de regrouper toutes ses activités pétrochimiques au sein d’une entité autonome baptisée Innovene. Innovene a l’objectif de devenir le quatrième groupe pétrochimique mondial avec 8 500 salariés, 9 milliards de dollars d’actifs et 15 milliards de chiffre d’affaires réalisés sur 26 sites en Europe (Lavéra en France, Grangemouth en Ecosse), aux Etats-Unis et en Chine.

Le Gouvernement est très attentif à l’ensemble de ces réorganisations, notamment à leurs aspects sociaux. Il est très sensible aux conséquences humaines, sociales et économiques que certaines décisions pourraient comporter. C’est pourquoi les services de l’Etat, aussi bien ceux du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie que ceux du ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, sont mobilisés en permanence pour veiller à ce que les conditions de mise en oeuvre de ces nouvelles stratégies se déroulent dans le respect du maintien global de l’emploi dans les zones concernées

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