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Prévention des risques liés à l’utilisation des nanoparticules dans des produits de consommation courante

Par / 7 juin 2011

Question n° 12958 adressée à Mme la secrétaire d’État chargée de l’écologie transmis à Mme la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement
/ Publiée le : 15/04/2010

Mme Odette Terrade attire l’attention de Mme la secrétaire d’État chargée de l’écologie sur la prévention des risques liés à l’utilisation des nanoparticules dans des produits de consommation courante.

Selon un rapport récent de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), de nouvelles études suggèrent la possibilité de risques liés à l’utilisation de nanoparticules dans de nombreux produits de consommation pour la santé et l’environnement.
Elle recommande l’application du principe de précaution et l’étiquetage obligatoire des produits en contenant, voire d’en interdire certains.

En effet, pas moins de 246 produits de consommation courante vendus en France contiendraient des nanomatériaux, parmi lesquels le sel, le sucre en poudre, certaines crèmes solaires et même certaines chaussettes.

Si les avantages industriels semblent reconnus, on connait très peu l’impact sur la santé et l’environnement de ces nanoparticules. Au rythmes de croissance de leur utilisation dans les produits de consommation courante, on peut craindre une prolifération importante de ces dernières avant même que les scientifiques aient le recul nécessaire pour en évaluer l’impact.

C’est pourquoi elle lui demande quelles mesures elle compte prendre afin d’encadrer l’utilisation des nanoparticules, et quels moyens elle compte donner aux scientifiques pour en étudier l’impact sur la santé humaine et sur l’environnement.

Réponse de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement
/ Publiée le : 02/06/2011, page 1479

Les règles qui conditionnent la mise sur le marché des substances chimiques dans les États membres de l’Union européenne sont désormais définies par deux règlements européens majeurs : les règlements dits REACH et CLP.

Le règlement (CE) n° 1907/2006 du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006 concerne l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH) et institue une Agence européenne des produits chimiques. Il prévoit que les opérateurs économiques doivent regrouper les connaissances permettant de cerner les risques pour toute substance qu’ils fabriquent ou importent en quantité supérieure à une tonne par an.

Cela se traduit par des dossiers d’enregistrement déposés auprès de l’Agence européenne des produits chimiques, qui centralise et diffuse ces informations. Sans dossier d’enregistrement, aucune mise sur le marché n’est possible. Le règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil, du 16 décembre 2008, concerne, quant à lui, la classification, l’étiquetage et l’emballage (CLP) des substances et des mélanges en fonction de leur dangerosité pour l’homme et l’environnement.

Si ces règlements ne mentionnent pas spécifiquement les substances à l’état nanoscopique, elles sont couvertes par eux, même si, en pratique, des obstacles existent, relatifs notamment à la définition des nanomatériaux, à leur caractérisation et à l’évaluation des risques qu’ils présentent pour l’homme et l’environnement.

La Commission européenne et les États membres travaillent maintenant de concert à la levée desdits obstacles. La France joue un rôle pionnier au niveau européen par sa volonté de connaître les nanomatériaux présents sur le marché afin d’estimer les populations (travailleurs et population générale, dont les consommateurs) et les compartiments de l’environnement exposés. Cela rend possible la réduction de ladite exposition qui, en l’absence de connaissance du danger et donc du risque, est une démarche de bon sens de précaution et de prévention et, qui plus est, facile et peu coûteuse à mettre en œuvre.

La France a donc adopté en 2009 et 2010 les lois Grenelle I et II afin de répondre aux préoccupations en matière de connaissance des nanomatériaux sur le marché, de leur traçabilité et de l’évaluation de leurs risques en vue de la protection de la population et de l’environnement : l’article 42 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement rend obligatoire la déclaration à l’autorité publique de la fabrication, l’importation ou la mise sur le marché de substances à l’état nanoparticulaire ou de matériaux destinés à rejeter de telles substances, déclaration portant notamment sur les quantités et les usages, en vue d’une meilleure information du public et des consommateurs.

L’État élaborera une méthodologie d’évaluation des risques et des bénéfices liés à ces substances et produits et veillera à ce que l’information due aux salariés par les employeurs soit améliorée sur les risques et les mesures à prendre pour assurer leur protection ; l’article 185 de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement (créant les articles L. 523-1 à 5 dans le code de l’environnement) précise le contenu de la déclaration : identité, quantité et usage des substances, ainsi que l’identité des utilisateurs professionnels à qui elles ont été cédées (aux fins de traçabilité). Il octroie la possibilité de demander la transmission des informations disponibles relatives aux dangers de ces substances et aux expositions auxquelles elles sont susceptibles de conduire ou les informations utiles à l’évaluation des risques sur la santé et l’environnement. Enfin, il mentionne quelles informations seront mises à disposition du public (l’identité et les usages).

Un décret en Conseil d’État, en cours d’élaboration, fixe les modalités d’application de l’article 185 de la loi du 12 juillet 2010. Il définit notamment ce que l’on entend par substance à l’état nanoparticulaire, contenue dans un mélange sans y être liée, fabricant, importateur, distributeur et utilisateur professionnel, fixe un seuil de déclaration et désigne l’organisme à qui est confiée la gestion de ladite déclaration, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

En ce qui concerne l’étiquetage mentionnant la présence de nanomatériaux dans les produits, aucune disposition n’est prévue pour l’instant. Toutefois, la connaissance des usages, via la déclaration, permettra d’identifier les catégories de produits, dont ceux de consommation courante, contenant des nanomatériaux. Un étiquetage pertinent, par exemple, constituerait un moyen de répondre à l’attente d’information, selon des modalités adaptées aux différentes gammes de produits concernés et aux dispositifs réglementaires spécifiques éventuels les concernant.

Le consommateur aurait la faculté d’obtenir des informations complémentaires auprès du responsable de l’information, dont les coordonnées figureront sur l’étiquetage. Dans le cadre des programmes de recherche en nanosciences et nanotechnologies, le Gouvernement attache une importance particulière à l’étude des effets toxicologiques et à écotoxicologies dans la définition des orientations et la programmation des travaux de recherche.

À cette fin, il publiera régulièrement des indicateurs de financement de ces études. Il soutiendra également le renforcement des programmes de recherche dans le même domaine actuellement promus par la Communauté européenne. La protection des travailleurs est fondée, pour les substances chimiques, sur les règles qui conditionnent la mise sur leur marché et sur celles relatives à la prévention et la réduction des risques en entreprise. Les substances à l’état nanoscopique sont soumises à la réglementation du code du travail relative à la prévention du risque chimique, au même titre que les autres agents chimiques susceptibles de présenter un danger pour la santé et la sécurité des travailleurs. Si l’arsenal juridique disponible est satisfaisant et d’un haut niveau de protection, en l’état actuel des connaissances, sur le terrain, l’enjeu principal réside dans l’application effective des dispositions existantes. Les missions de contrôle et de conseil confiées à l’État constituent un levier contribuant à cet objectif. Le respect de la réglementation relative à la protection des travailleurs continuera de faire l’objet d’un suivi attentif de la part des services de l’inspection du travail.

En conclusion, le Gouvernement a engagé un ensemble complet et cohérent d’actions afin de mieux connaître et d’encadrer l’utilisation des nanomatériaux. La mise en place d’une déclaration obligatoire, innovante par rapport aux dispositifs existant à l’échelon communautaire, pourrait préfigurer sa mise en œuvre à ce niveau.

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