Les questions écrites
Ces projets de démantèlement des entreprises du secteur de l’énergie sont délétères
Projet de scission d’Engie en deux entités -
Par Fabien Gay / 8 octobre 2020M. Fabien Gay attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance sur l’annonce du président du conseil d’administration d’Engie de vendre Suez et de scinder le groupe Engie en deux entités distinctes, « New Engie » et « New Solutions ».
La deuxième entité, « Solutions », serait cédée ou introduite en bourse et dans cette optique, des restructurations ont déjà été amorcées. Or, ces restructurations appelleront inévitablement des suppressions d’emplois, dans une branche qui compte plus de 70 000 salariés, afin de rendre la nouvelle entité plus « attractive ».
De plus, « New Engie » se verrait de la sorte réduite à la moitié de ses effectifs et donc de ses capacités, et se trouverait à la merci d’une fusion-acquisition qui entraînerait, là encore, des restructurations et donc des suppressions d’emplois massives.
Ce projet évoque dans sa logique et sa stratégie le projet « Hercule », à savoir la scission en deux entités d’EDF. Ces projets de démantèlement des entreprises du secteur de l’énergie sont délétères, à plusieurs niveaux.
En effet, en cautionnant ces projets, l’État se prive, et prive par là-même la Nation, de ce qui devrait être un service public pour les citoyens, un outil pour mettre en œuvre une réelle et nécessaire transition énergétique respectueuse tant au niveau environnemental que social. L’énergie est un bien commun, un droit pour toutes et tous, et seul un service public peut garantir ce droit, bien loin des impératifs de la finance.
L’État, aujourd’hui actionnaire de référence d’Engie, a la capacité de s’opposer par son veto à un tel projet de scission, et de voter pour le maintien de Suez dans le groupe.
Il souhaite donc savoir si l’État français va prendre ses responsabilités envers les citoyens, qui doivent avoir la garantie d’un accès à l’énergie, à des tarifs raisonnables, mais également envers les employés d’Engie qui risquent de perdre leurs emplois, en refusant la vente de Suez et la scission d’Engie en deux entités.