Les questions écrites
Il n’est pas acceptable que Sanofi bénéficie d’aides publiques et supprime des emplois
Risques Psycho-sociaux à Sanofi -
Par Laurence Cohen / 30 juin 2020Madame Laurence Cohen interroge le Ministre de la Santé sur la situation de Sanofi.
Malgré de très bons résultats économiques, preuve de la bonne santé financière du groupe pharmaceutique en France, la Direction de Sanofi mène des plans successifs de suppression d’emplois, notamment en R&D.
Ces décisions ont des répercussions sur les salarié·es encore en poste, qui expriment leur mal-être face à la stratégie du groupe.
Plusieurs suicides ont eu lieu sur différents sites, dont celui d’une salariée à Gentilly (94), le 19 juin dernier. Les élu.es du Comité Social et Economique (CSE) avec le soutien des cinq organisations syndicales viennent de voter un droit d’alerte pour « danger grave et imminent ».
Depuis des années, du niveau local au niveau national, les organisations syndicales alertent sur les risques psychosociaux au sein du groupe sans que la Direction n’en tienne compte et poursuive au contraire ses ‘’restructurations’’.
Parallèlement, et dans un objectif de reconquête de l’industrie pharmaceutique et de relocalisation souhaitées par le gouvernement, le Président Macron vient de promettre une aide de 200 millions d’euros à Sanofi.
Aussi, elle lui demande si cette aide publique est conditionnée à des critères contraignants, notamment concernant le maintien, voire le développement des emplois.
Il ne serait pas acceptable qu’une fois de plus, Sanofi bénéficie de l’argent public sans que la question de la préservation de l’emploi ne soit posée.
Elle lui demande également quelles interventions le gouvernement compte avoir envers la Direction de Sanofi pour que les questions de qualité de vie au travail et de dialogue social deviennent enfin une préoccupation de ce groupe pharmaceutique et se traduisent par des actions concrètes.
La souffrance au travail est un enjeu de santé publique qui ne peut plus, après le scandale de France Télécom, être sous-estimé.