M. Éric Bocquet attire l’attention de Mme la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, sur le récent rapport publié par la fondation des femmes et intitulé « L’impact du Covid-19 sur l’emploi des femmes ».

La pandémie a en effet durablement affecté les conditions de vie des femmes avec notamment l’augmentation des charges domestiques liée au confinement mais aussi les perturbations dans leurs carrières professionnelles.

Lors du confinement de mars-avril 2020, 40 % des femmes ont consacré plus de 4 heures par jour aux enfants, soit le double des hommes. Le rapport évoque ainsi « la double peine pour les femmes, en particulier celles qui ont continué de travailler ». Elles sont 21 % à s’être arrêtées de travailler soit, là également, le double des hommes.

Rappelons encore que les emplois dits de « première ligne », sous rémunérés, sont essentiellement occupés par des femmes, mais aussi que les femmes ont davantage perdu leurs emplois, notamment dans les secteurs saisonniers, de la restauration ou de l’hôtellerie.

Alors, certes, pour répondre à la crise, le Gouvernement porte un plan de relance mais, et comme l’estime la fondation des femmes, il ne réduira en rien les inégalités entre les hommes et les femmes. Comme l’énonce le rapport, le plan de relance est avant tout tourné vers les secteurs du numérique et de la transition écologique dont les métiers sont essentiellement pourvus par les hommes.

À l’inverse, et pour exemple, les métiers du soin, qui sont pourtant en première ligne face à l’épidémie, n’ont obtenu qu’une très timide revalorisation au titre du « Ségur de la santé ».

Enfin, comment ne pas évoquer également le fait que selon l’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), la pandémie de Covid-19 pourrait anéantir 25 ans de progrès en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

C’est ainsi que, à travers ce rapport, la fondation propose dix mesures phares comme, et pour n’en citer que quelques-unes, favoriser la mise en place d’un service public de la petite enfance, un rattrapage des salaires notamment dans les métiers de « première ligne », associer davantage les femmes aux décisions et à la gouvernance, etc.

Sans oublier l’inique réforme de l’assurance-chômage portée par le Gouvernement et qui impactera fortement les femmes, elles qui sont largement surreprésentées parmi les travailleurs précaires et en emploi discontinu.

Il lui demande ainsi si le Gouvernement entend suivre ces dix mesures proposées par la fondation des femmes, énoncées dans le rapport intitulé « L’impact du Covid-19 sur l’emploi des femmes ».