Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur le risque de contamination des égoutiers par le SARS-CoV-2 ( Covid-19). En effet, des analyses récentes de la régie municipale eau de Paris ont révélé la présence de grandes quantités de ce virus, sans en connaître le degré d’infectiosité possible, dans les eaux usées, liée entre autres aux selles des malades rejetées dans les réseaux d’assainissements (1,5 x 106 génomes/L). De plus, la présence importante de rats dans les égouts interroge légitimement quant au
risque de zoonose qui pourrait être transmis par ces rongeurs du fait de l’absence de barrières d’espèces pour le virus (chauve-souris, pangolins, chats, chiens, hommes). Les rats pourraient alors constituer un réservoir incontrôlable de dissémination virale.

Un simple test PCR sur le tube digestif des rats permettrait de lever le doute et l’inquiétude concernant leur rôle dans une éventuelle dissémination du SARS-CoV-2 dans les caves des habitations, les bords de Seine et les jardins publics (Champ de Mars). Les égoutiers, du fait de la pénibilité de leur métier, ont une espérance de vie bien inférieure à la moyenne. La contamination par le SARS-CoV-2 s’avère être un risque supplémentaire, pour ces professionnels, qui alerte sur ces risques sanitaires. Aussi, elle lui demande comment le Gouvernement compte assumer sa responsabilité sanitaire vis-à-vis des égoutiers.

Cette sécurité devrait être assurée en fournissant de toute urgence aux égoutiers le matériel de protection nécessaire en quantité suffisante (masques FFP2, combinaisons, lunettes anti-projection, matériel de désinfection des cuissardes à la vapeur, etc.) et en assurant leur formation sur le protocole sanitaire à suivre pour s’équiper correctement, effectuer les bons gestes pour retirer les vêtements contaminés.

Sans ces précautions, la santé de ces travailleurs des eaux et assainissement serait sérieusement mise en danger.

De même, elle lui demande quelle est la position du Gouvernement sur la reprise éventuelle de l’arrosage des parcs publics et du nettoyage des rues avec les eaux non potables, au regard, là aussi, du risque potentiel de contamination de la population. La pandémie du Covid 19 revêt plusieurs aspects, et ceux plus souterrains doivent être également pris en compte car ils pourraient se transformer rapidement en un drame sanitaire