Les questions orales
La France, terre d’accueil des enfants palestiniens blessés ?
Par Pascal Savoldelli / 5 juin 2024Selon l’Unicef, un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes à Gaza.
Après 230 jours de bombardements, on dénombre 14 000 enfants tués, 13 000 blessés, 600 000 réfugiés à Rafah, dont 95 % souffrent de la faim. L’engagement, pris par le Président de la République le 19 novembre 2023, de recevoir jusqu’à 50 enfants palestiniens blessés en France n’est pas tenu, seuls quatorze ont été accueillis à ce jour. Que fait la France face à l’horreur ? Où en est l’évacuation des fratries ? Quel accueil dans les centres adaptés aux enfants handicapés une fois les hospitalisations terminées ? Israël contrôlant la frontière avec l’Égypte, les listes des personnes concernées lui ont-elles été communiquées et une réponse a-t-elle été reçue ?
Réponse de Mme Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité
– La prise en charge d’enfants palestiniens gravement blessés dans nos hôpitaux est une fierté. L’hospitalisation en Égypte est toutefois souvent privilégiée par les parents. Avec les ONG sur place, le Croissant-Rouge palestinien et les autorités égyptiennes, nous travaillons à la prise en charge d’enfants à leur sortie de Gaza. Une procédure accélérée existe pour les familles des enfants accueillis en France. Encore faut-il qu’elles puissent sortir de Gaza, ce qui est impossible du fait des combats.
M. Pascal Savoldelli
– Prendre l’engagement en novembre d’accueillir 50 enfants et se satisfaire de n’en avoir accueilli que 14 en juin, sept mois après, c’est à la limite de l’indécence ! (Mme la ministre proteste.) Nous portons une lourde responsabilité, que cela vous plaise ou non. Ce manque d’engagement dans l’action diplomatique de la France accompagne notre laisser-faire face au génocide en cours et à la nécessaire reconnaissance d’un État palestinien. Je ne souhaite pas que le Président de la République s’aligne sur les positions du gouvernement de M. Netanyahou. Aucune paix ne sera possible.